En quoi consiste le doomscrolling ?
Le terme doomscrolling est issu de la contraction du nom anglais « Doom », que l’on peut traduire par la chute, la fin ou la ruine, et du verbe « scroll », qui désigne l’action de faire défiler l’écran de son smartphone vers le bas, pour consulter ses fils d’actualités et ses réseaux sociaux.
Le doomscrolling commence bien souvent dès le réveil, après avoir attrapé son téléphone pour éteindre l’alarme. Les yeux à peine ouverts, on commence alors à scroller son « feed » (fil d’actu sur les réseaux sociaux) à la recherche de nouveaux posts sur Facebook, Instagram ou Twitter. On s’arrête sur le compte d’une autre personne mentionnée au détour d’un post, on se perd dans la lecture des commentaires, et le temps file sans que l’on s’en aperçoive.
Cette consommation excessive d’informations s’avère donc chronophage, mais également anxiogène. En 2020, la pandémie de Covid-19, les manifestations contre les violences policières aux États-Unis et les catastrophes naturelles ont entraîné une augmentation du doomscrolling, poussant les internautes à vouloir s’informer toujours plus.
Si cette volonté de compréhension du monde est à priori positive, elle peut prendre une tournure addictive. Du désir de savoir, on bascule progressivement vers la peur de rater une information, et l’accumulation de mauvaises nouvelles finit par produire de l’anxiété, qui pousse à scroller encore plus.
Par ailleurs, le doomscrolling est une pratique particulièrement chronophage, qui prend le dessus sur nos envies de lire, de travailler, de vaquer à nos occupations, ou tout simplement de nous coucher tôt. Nos nuits sont également impactées : non seulement nous nous couchons plus tard, mais la lumière bleue émise par l’écran du smartphone bloque la production de mélatonine. L’endormissement est plus lent, et la qualité du sommeil dégradée.
Comment éviter le doomscrolling ?
Pour éviter de passer des heures à scroller au détriment de votre vie quotidienne, de votre travail, de vos sorties, de votre sommeil et, plus généralement, de votre épanouissement, plusieurs mesures peuvent être mises en place.
Tout d’abord, pour éviter de démarrer la journée en faisant défiler votre écran, vous pouvez investir dans un réveil basique. La veille, laissez votre smartphone dans votre salon, ce qui vous permettra de vous endormir plus rapidement en lisant un bon livre. Lorsque l’alarme vous réveillera, vous pourrez émerger tranquillement sans vous précipiter sur vos nouvelles notifications.
Faites le tri dans vos applications, et ajustez les paramètres de votre téléphone pour réduire le nombre de notifications. Vous avez sûrement envie de savoir si un internaute a laissé un commentaire sous votre post, mais il n’est pas nécessaire d’être alerté dès qu’un contact change sa photo de profil ou commente le post d’une autre personne. Vous éviterez également les notifications émises par des applications dans le seul but de vous rappeler que vous ne les avez pas ouvertes depuis un certain temps.
Enfin, il vous faut déterminer des temps d’écran, que vous tâcherez de ne pas dépasser. Vous pouvez par exemple vous accorder 3 moments dans la journée, par sessions de 10 minutes, durant lesquels vous vous autorisez à consulter vos réseaux sociaux, ou 30 minutes le soir en rentrant du travail.
Si vous n’arrivez pas à vous y tenir, plusieurs applications peuvent vous aider. Certaines sont installées par défaut sur votre smartphone, et vous indiquent le temps passé sur vos différentes applications, le nombre de déverrouillages du téléphone, etc. Elles permettent une prise de conscience, et peuvent parfois bloquer votre smartphone si la durée prédéfinie a été atteinte. Vous recevrez toujours vos appels et vos SMS, mais vous ne serez plus tenté de doomscroller.