Le guépard saharien a de nouveau été observé en mai 2020. C’est dans le sud de l’Algérie qu’est réapparue pour la première fois depuis 10 ans cette espèce en voie d’extinction. Explications.
Que sait-on de cette sous-espèce de guépard ?
Le guépard sud saharien se démarque de ses congénères africains sur bien des points. En effet, considéré comme sous-espèce, sa tête est plus petite et son poil est plus court et plus clair que les guépards africains. Il possède aussi moins de taches, quant aux bandes noires du pelage, celles-ci sont moins marquées, voire totalement absentes sur son visage et sur la queue.
Une espèce sur la liste rouge des animaux en voie d’extinction
Depuis 2012, les spécialistes s’accordaient à dire que ce guépard originaire des déserts du Sahara et du Sahel ne représentait plus qu’une toute petite poignée d’individus. Il y a 8 ans, à peu près 37 félins avaient pu être recensés en Algérie. Il en existerait environ 200 dans le monde entier, en sachant que ce guépard n’est également observable que dans les déserts de l’Iran.
Étant la proie d’élevages clandestins, durant les années 2000, les agents du parc de l’Ahaggar ont reçu divers signalements et ont secouru deux guépards illégalement détenus par des éleveurs. Depuis 2010, l’animal n’avait plus donné signe de vie. Cependant, ce spécimen observé à 2 000 km d’Alger dans le parc d’Ahaggar redonne de l’espoir aux spécialistes.
Un court métrage documentaire met en lumière le retour du guépard saharien
C’est lors d’un tournage orchestré par Salah Amokrane, le directeur du projet des parcs naturels algériens (PPCA), que l’animal a pu être observé. Cette opération a mobilisé une cinquantaine d’agents de l’Onpca durant 120 jours, tournant en continu.
Plus de 230 000 photos ont pu être extraites et sont actuellement à l’étude. Cette sous-espèce, également appelée Acinonyx jubatus hecki avait connu un déclin dramatique en raison de l’activité humaine. En effet, le guépard était menacé par la fragmentation et la perte de son environnement naturel, mais aussi par le braconnage. L’animal n’occupe plus que 9 % de son habitat initial. Son retour dans le parc national d’Ahaggar est une excellente nouvelle pour les responsables du lieu.
L’animal observé par l’œil de la caméra se trouvait sur le plateau volcanique de l’Atakor, à 3 000 m d’altitude du massif montagneux du Hoggar. Cependant, peu d’informations complémentaires ont été dévoilées.
Le parc d’Ahaggar est un écrin écologique très riche
Le simple fait que l’animal ait pu être observé dans ce parc démontre à quel point la valeur écologique de cet espace est importante. Sa grande diversité biologique en fait d’ailleurs sa renommée. De nombreuses autres espèces plutôt rares y vivent, comme le loup doré africain, de même que le renard de Rüppell, le daman des rochers, le lièvre du cap ou encore, le mouflon à manchettes.