Dans une recherche approfondie publiée ce mois par le magazine 60 Millions de consommateurs, Sylvie Metzelard, rédactrice en chef, a sondé le marché des recharges pour produits d'hygiène et d'entretien. L'étude met en évidence que ces options, vendues sous une image de durabilité et d'économie, peuvent s'avérer trompeuses pour les acheteurs.
De nombreux produits proposés en écorecharges affichent un coût supérieur à leur version standard, avec des écarts de tarif significatifs; par exemple, pour un gel douche le prix peut monter de 4,72 euros au litre, ou encore pour un liquide vaisselle on note près de 1 euro de différence, a indiqué Sylvie Metzelard dans une récente interview.
Même si ces recharges englobent principalement les articles d'hygiène et d'entretien, on commence également à en voir dans l'alimentaire. Cependant, le principe d'économie associé à ces emballages réduits peine à se vérifier dans la réalité.
A l'examen de la chaîne de production, on découvre que certaines recharges peuvent avoir un coût de fabrication plus élevé que les emballages traditionnels. Ceci n'est toutefois pas systématiquement vérifiable, et certaines marques tendent à se dédouaner en pointant du doigt les politiques de tarification des distributeurs.
La redistribution des coûts entre producteurs et distributeurs
Les entreprises accusent souvent les distributeurs de gonfler les prix, alors qu'elles prétendent vendre les recharges moins cher que les produits de référence. Ce transfert de responsabilité ne facilite pas la tâche aux consommateurs qui veulent faire des choix responsables sans y perdre financièrement. Des disparités tarifaires considérables peuvent se manifester même entre magasins d'une même chaîne.
L'importance de comparer scrupuleusement les étiquettes est soulignée; parfois, la composition ou le parfum d'un produit en écorecharge peut différer de son équivalent classique, ce qui pourrait expliquer en partie l'écart de coût.
Aspects écologiques des écorecharges
Sur le plan écologique, les écorecharges semblent avoir une vertu certaine, en réduisant l'usage de plastique. Cependant, pour une réelle efficacité écologique, il est essentiel que les consommateurs trient correctement leurs déchets et que ceux-ci soient conçus dans un matériau unique, sans quoi le recyclage devient compliqué.
Les industriels, de leur côté, ont un intérêt économique dans les écorecharges puisqu'ils paient moins d'éco-contributions dues au poids réduit de l'emballage. Cependant, pour bénéficier de cet avantage, certaines conditions doivent être respectées, souvent non vérifiées dans la réalité.
En conclusion, l'enquête met en lumière que le modèle actuel des recharges pourrait être amélioré. Une option plus écologique et économique serait la généralisation de la vente en vrac, où les consommateurs apportent leurs propres contenants, réduisant ainsi le coût et l'empreinte écologique.