Associé à la renaissance de la nature, le printemps est également synonyme de lutte contre frelon asiatique pour les apiculteurs. Cet envahisseur, a fait son apparition en France en 2004 après un voyage accidentel depuis la Chine et a depuis proliferé de manière alarmante. Les recherches menées par l'université Paris Saclay et le Muséum national d'histoire naturelle soulignent un risque potentiel pour environ 300 000 ruches chaque année dans le pire des scénarios.
Dans la métropole parisienne, l'apicultrice Lorraine Félix surveille étroitement les quatre ruches qu'elle gère sur un bâtiment emblématique. Les abeilles reprennent leur activité après l'hiver, mais cette vitalité printanière est menacée par le frelon asiatique. Lorraine Félix indique : "Un nid peut consommer jusqu'à 11 kilogrammes d'insectes en une saison et à Paris, cela pourrait représenter jusqu'à 66 % de la population des abeilles, ce qui a un impact significatif sur les ruchers".
La controverse des pièges
Le stress causé par le prédateur empêche les abeilles de quitter la ruche pour récolter le nectar. Pour les défendre, des méthodes comme l'utilisation de pièges sont déployées. Lorraine révèle sa stratégie : "Des pièges à nasses avec un appât attirent les reines fondatrices, pour empêcher la formation de nids qui deviendraient alors une menace pour les habitants et pour les colonies d'abeilles en fin de saison". Cela dit, l'efficacité scientifique de ces pièges est encore à valider.
Les pièges doivent être sélectifs pour ne pas nuire aux autres espèces d'insectes, ce que réitère Eric Darrouzet, chercheur à l'université de Tours.
"Le frelon asiatique est une espèce invasive et nous ne disposons pas encore d'outils de lutte extrêmement efficaces. Les pièges doivent être inspectés quotidiennement, afin de libérer les insectes capturés par erreur. Les appâts doivent aussi être renouvelés chaque semaine"
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