Écosystème en danger : le fleuve Mékong est pillé pour son sable Lecture : 3 min
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Écosystème en danger : le fleuve Mékong est pillé pour son sable

Le Mékong, un des plus grands fleuves du monde, subit depuis des années des pressions économiques sans précédent, mettant à rude épreuve l'écosystème qu’il abrite. Les pays asiatiques qu’il traverse comme le Cambodge préfère favoriser les aspects économiques au détriment d’un écosystème riche et dont une partie de la population dépend. Zoom sur le pillage du sable du Mékong et de ses effets.

Le Mékong, mesurant près de 4909 km de long, est l’un des plus grands fleuves du monde. Il traverse de nombreux pays asiatiques tels que la Chine, le Laos et le Cambodge. Près de 70 millions de personnes sont tributaires du fleuve, particulièrement pour les rizières et la pêche. Malheureusement, le fleuve est pillé à des fins économiques et tout l'écosystème qu’il abrite en pâtit.

Le Mékong, un fleuve nourricier victime du pillage

Le Mékong endure des activités humaines qui fragilisent son écosystème naturel. Des barrages hydrauliques ont été construits au Laos et en Chine pour tirer parti des richesses du fleuve, mais les personnes vivant en aval, comme le Cambodge, en subissent les conséquences. Des pêcheurs cambodgiens n’ont pas eu d’autres choix que de remplacer le poisson, désormais difficile à trouver, par des coquillages qui rapportent moins. Un impact considérable qui touche des populations déjà précaires.

 

Sable : l’économie au détriment de l'écosystème

Si les plus pauvres sont les premières victimes de l’appauvrissement de l’écosystème du fleuve, ils sont également touchés par des projets immobiliers monstrueux. À Phnom Penh, capitale du Cambodge, de nombreux habitants des quartiers pauvres sont expulsés de la ville pour que des promoteurs immobiliers puissent construire des habitations, parfois luxueuses, qu’ils ne pourront jamais se payer.

Pour ces projets immobiliers colossaux, les promoteurs ont besoin de sable. Or, il se trouve que le Mékong en abrite énormément. Des machines viennent donc extraire de vastes quantités de sable qui sont ensuite utilisées pour construire des gratte-ciels par exemple. Ces prélèvements de sable ont des impacts directs sur les berges du fleuve qui s’affaissent peu à peu jusqu’à être englouties par les eaux. Certains habitants voient une partie de leur terre être immergée sans qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit.

Certains écologistes ont décidé de s’exprimer publiquement sur les conséquences alarmantes de ces projets économiques, mais ils ont été emprisonnés pour avoir osé questionner les pratiques utilisées. Il faut savoir que ce sable alimente des chantiers immobiliers estimés à plusieurs milliards d’euros qui constituent un enjeu financier immense pour le Cambodge.

Des espèces en danger critique d’extinction

L’essor économique est privilégié à la préservation de l’écosystème, ce qui a des conséquences désastreuses sur le fleuve et les espèces qu’il abrite. Le WWF Cambodge alerte depuis des années sur l’appauvrissement de l’écosystème et les espèces sauvages en danger critique d’extinction. Le 13 mai dernier, un dauphin Irrawaddy du Mékong a été retrouvé mort. Il s’agit du troisième dauphin en 2022 à être retrouvé ainsi. Un événement inquiétant quand on sait que l’on comptabilisait seulement 89 dauphins dans la partie cambodgienne du Mékong en 2020.


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