Réintroduction du grand tétras dans les Vosges : un projet contesté Lecture : 3 min
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Réintroduction du grand tétras dans les Vosges : un projet contesté

Une opération de réintroduction du grand tétras est envisagée dans les Vosges, malgré les réticences de certains experts et écologistes.

Le parc naturel régional des Ballons des Vosges envisage de revitaliser sa faune aviaire par la réintroduction du grand tétras, une espèce en péril originaire de Norvège. Cet oiseau mythique et au bord de l'extinction dans les Vosges, est au coeur d'un ambitieux projet de 'translocation'. Actuellement, une consultation publique a été ouverte par la préfecture des Vosges qui a jusqu'au 24 mars pour évaluer la faisabilité et l'acceptation de ce projet auprès de la population.

D'après Laurent Seguin, le président du parc, la biodiversité des forêts vosgiennes serait un havre idéal pour cette espèce. 'Le grand tétras est un oiseau qui inspire beaucoup de mystère. Il a la particularité d'être plutôt discret et ses populations ont fortement diminué ces dernières années,' a-t-il déclaré, tout en décrivant l'unique chant de l'oiseau qui contribue à son caractère singulier.

Positionnement critique des experts locaux

Malgré l'enthousiasme de certains, le projet soulève des critiques. Moins de dix individus de Tetrao urogallus, son appellation scientifique, seraient actuellement présents dans la région. Invoquant la nécessité d'agir avant une disparition totale, le parc projette d'intégrer 40 oiseaux par an venant de Norvège sur une durée de cinq ans. Laurent Seguin souligne que ces oiseaux seraient issus des prélèvements effectués dans le cadre des quotas de chasse norvégiens, ce qui représenterait une forme de sauvetage. 'Il est probable que ces oiseaux vivent un stress à cause de leur nouvelle situation, mais en contrepartie, cela leur donne une chance de survie en dehors des zones de chasse', affirme-t-il.

Cependant, le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel s'est exprimé contre le projet, le jugeant voué à l'échec face aux changements climatiques en cours. Cette réticence est partagée par Claude Maurice, de l'association Oiseaux Nature, qui insiste sur le déclin irréversible de l'espèce due à la régression de son habitat naturel et des conditions nécessaires à sa survie.

'Depuis quatre décennies, les effectifs du grand tétras diminuent, aboutissant à une issue fatale inévitable. La destruction des milieux naturels et la prédatation, notamment par les sangliers, sont des problèmes majeurs non résolus par les politiques actuelles.'

La décision finale repose dans les mains de la préfète des Vosges, avec une issue qui reste encore incertaine.

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