Crise de précipitations en Himalaya : des millions de vies menacées par l'absence de neige sur les glaciers Lecture : 2 min
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Crise de précipitations en Himalaya : des millions de vies menacées par l'absence de neige sur les glaciers

La sécheresse sans précédent qui sévit en Himalaya met en péril les moyens de subsistance et les ressources en eau de près de deux milliards d'individus. Les glaciers ne se regarnissant pas, l'impact sur l'agriculture est devenu inquiétant et la survie des fleuves est mise en danger.

La station de ski de Gulmarg, nichée dans la région indienne du Cachemire, accueille habituellement les amateurs de sports d'hiver au sein d'un paysage imposant à près de 4000 mètres d'altitude. Cependant, durant les mois de décembre et de janvier, ce spectacle traditionnellement nival s'est métamorphosé en désolation brune et desséchée.

Face à une patinoire réduite à un bassin et à des remontées mécaniques à l'arrêt, l'économie locale fond comme neige au soleil. Les réservations d'hôtels s'annulent en masse, et les employés se retrouvent sans occupation. Mubashir Khan, un entrepreneur local, exprime son désarroi en mentionnant que son affaire est au bord de la ruine, l'obligeant à mettre en pause ses projets personnels, dont son mariage.

L'agriculture en crise

Affectée par un hiver anormalement sec, l'Himalaya ne voit ni pluie ni neige, avec des températures moyennes excédant de six degrés les normales saisonnières. Cette absence de précipitations menace gravement l'agriculture, qui constitue le fondement de l'économie de la région. Les changements climatiques ont déjà forcé les agriculteurs à renoncer à certaines cultures, comme le riz, au profit de plantations moins gourmandes en eau, notamment des arbres fruitiers.

Actuellement, ces arbres sont témoins d'une floraison prématurée, avec plus de deux mois d'avance. Si les glaciers ne se régénèrent pas durant l'hiver, il n'y aura pas de fonte des neiges pour alimenter les cours d'eau, ce qui risque de priver les vergers d'irrigation durant l'été. Le climatologue Shakil Romshoo de l'Université islamique des sciences et technologies du Cachemire déclare :

"La sécheresse actuelle est un événement météorologique extrême... Ils devraient devenir plus intenses et plus fréquents à l'avenir."

 

L'enjeu du "troisième pôle"

Plus qu'une simple question régionale, cette crise concerne un bassin démographique massif. Le grand Himalaya, qui inclut les massifs de l'Hindou Kouch et du Karakoram, est surnommé "le troisième pôle" à cause de ses vastes champs de glace, représentant la plus grande réserve d'eau douce hors des régions polaires. Ils sont à la source de dix systèmes fluviaux majeurs alimentant en irrigation, électricité et eau potable une population de plus de 1,9 milliard d'individus.

Ces séquelles de la sécheresse impacteront à terme un quart de la population mondiale. Les autorités du Cachemire alertent déjà sur les perturbations à venir : risques de pénuries d'eau et incendies de forêts étendus. L'Organisation météorologique mondiale a annoncé début janvier que l'année 2023 a été "de loin" la plus chaude, avec des températures moyennes annuelles atteignant 1,45°C au-dessus des niveaux préindustriels.


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