Alarmante séquence d'anomalies climatiques dans l'extrême sud de la France, selon une hydrologue Lecture : 2 min
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Alarmante séquence d'anomalies climatiques dans l'extrême sud de la France, selon une hydrologue

Emma Haziza, experte en gestion des risques liés à l'eau, souligne une tendance préoccupante vers un climat semi-aride dans les Pyrénées-Orientales.

Les Pyrénées-Orientales font face à une inquiétante escalade de températures et de sécheresse jamais observée auparavant, ce qu'Emma Haziza, hydrologue réputée pour son expertise en matière d'adaptation au changement climatique et présidente du centre de recherche Mayane, a relevé avec préoccupation ce vendredi 26 janvier. Selon elle, cette évolution climatique sans précédent mène à un état de quasi-urgence.

Lors d'une journée récente, le thermomètre a grimpé jusqu'à des valeurs record, avec 25,6 degrés Celsius à Vivès, dépassant l'ancien record de 23,9 degrés, et 25,1 degrés à Saint-Paul-de-Fenouillet, bien au-delà du précédent maximum de 21,1 degrés. Cette montée des températures, jointe à un déficit pluviométrique qui s'étend depuis 2017, pousse la région dans une dynamique météorologique alarmante.

Un déficit pluvial qui s'étale sur près d'une décennie

'Une impression tenace se dégage comme si les Pyrénées-Orientales étaient délaissées par les précipitations depuis maintenant huit longues années', fait remarquer Emma Haziza.

Elle met en garde contre ce stress hydrique chronique qui précipite la région dans un changement drastique, du jamais vu auparavant. La possibilité d'une transformation en désert n'est pas encore avérée, mais l'hydrologue confirme sans ambages que l'on assiste à la mutation du territoire vers une zone semi-aride, avec des niveaux de précipitation qui s'apparentent désormais à ceux observés en Espagne ou au Portugal.

Les impacts de cette transformation climatique sont nombreux et touchent divers secteurs vitaux. Selon Haziza, les enjeux énergétiques sont significatifs, car la ressource en eau est intrinsèquement liée à la production d'énergie. Elle cite en exemple la situation des barrages au Portugal qui connaissent une diminution préoccupante de leur capacité de rétention, avec des niveaux qui devraient s'établir à 90% au lieu des 6% actuellement enregistrés. Les retombées sont tout aussi critiques dans le domaine de l'agriculture, plus spécifiquement dans cette région très dépendante de l'arboriculture, où des conflits d'intérêt entre les secteurs du tourisme et de l'agriculture commencent à voir le jour.

'Nous avons frôlé la catastrophe l'été dernier',

rappelle l'hydrologue, évoquant des forages où il ne restait que quelques centimètres d'eau, mettant en péril l'alimentation en eau potable de la population. Emma Haziza insiste sur la gravité de la situation : un manque d'eau potable pourrait rendre un territoire invivable, et la région est sur le fil du rasoir face à cette réalité.