« Biodégraballe » : Une balle de golf biodégradable conçue par des élèves ingénieurs normands Lecture : 3 min
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« Biodégraballe » : Une balle de golf biodégradable conçue par des élèves ingénieurs normands

Le golf est l’un des sports les plus polluants. Les balles perdues près des greens mettent plusieurs centaines d’années à se dégrader. Face à ce constat, 4 étudiants normands travaillent sur la conception d’une « biodégraballe », une balle de golf biodégradable. Zoom sur cette innovation écologique.

Charles Cugnet, Louis Roussel, Pierre Delannée et Adrien Morin sont étudiants à UniLaSalle, une école d’ingénieurs spécialisée dans l’environnement, située à Mont-Saint-Aignan en Seine-Maritime. Face à la pollution engendrée par la pratique du golf, ils ont décidé de mettre au point une balle biodégradable en dix ans, ou « biodégraballe ». Une cinquantaine de golfs seraient déjà intéressés.

Le golf, un des sports les plus polluants

Sous ses apparences de sport vert et proche de la nature, le golf est en réalité extrêmement polluant. La première cause de cette forte empreinte environnementale est la consommation en eau : chaque jour, près de 9,5 milliards de litres d’eau seraient utilisés à travers le monde pour arroser les pelouses des golfs. Même si le recours aux eaux usées se développe, il demeure tout de même largement insuffisant. Seuls 8 % des golfs utiliseraient de l’eau recyclée.

La deuxième cause de pollution n’est autre que l’utilisation excessive d’engrais et de pesticides. Selon l’Institut Worldwatch, une organisation de recherche environnementale aux États-Unis, 18 kg de pesticides seraient utilisés par hectare et par an pour les seuls terrains de golf, contre 2,5 kg pour l’agriculture. Là aussi, des efforts sont faits, notamment via l’utilisation des déchets de tonte pour limiter l’usage de l’engrais ou encore l’installation de nichoirs pour oiseaux insectivores et chauve-souris en remplacement des pesticides.

En comparaison, la pollution provoquée par les balles perdues est certes mineure, mais tout de même présente. Chaque seconde, 14 balles en moyenne sont perdues sur les parcours de golf d’Europe et des États-Unis. Traditionnellement conçues en polyuréthane pour ce qui est du revêtement extérieur et en caoutchouc pour le noyau, elles mettent des centaines d’années à disparaître.

La balle de golf biodégradable remporte le concours Agreen Startup pour la région Normandie

Soutenus par leurs enseignants, qui leur demandent en quatrième année de créer un projet d’entreprise innovante, les quatre élèves ingénieurs normands se rappellent leurs souvenirs d’adolescents. L’un d’entre eux, Adrien Morin, raconte :

« Quand on avait 16 ans, avec Louis, on se faisait un peu d’argent en ramassant des balles de golf perdues dans les mares du golf de Bosc-Guérard. »

Ils n’en trouvaient pas moins de 700 à 1000 par heure !

Ils ont alors créé un prototype, du même poids et du même diamètre que le modèle homologué. Après avoir remporté l’édition normande du concours Agreen Startup, ils vont défendre cette année leur projet au niveau national.

Si les quatre étudiants normands doivent poursuivre leurs recherches pour trouver des matériaux biosourcés qui reproduisent les mêmes sensations qu’une balle classique, ils ont déjà fait parler d’eux et une cinquantaine de golfs seraient intéressés pour leur acheter des « biodégraballes ».

Il faudra un peu de patience, mais les quatre futurs ingénieurs comptent bien poursuivre leur projet une fois leur diplôme obtenu.