Chez Alternativi, nous ne participons pas au Black Friday, car nous vendons nos produits au juste prix dès leur mise en ligne sur notre eshop, et ne souhaitons pas pousser nos clients à acheter. La surconsommation ne faisant pas partie des valeurs écologiques et zéro déchet que nous défendons.
Black Friday : les commerces traditionnels face aux géants du commerce en ligne
Le Black Friday, période de soldes autour du 4ème vendredi du mois de novembre, qui correspond aux États-Unis au lendemain de Thanksgiving, fait débat chaque année en France. Habituellement critiquée par les écologistes et les défenseurs d’une consommation raisonnée, cette opération fait cette année l’objet de vives critiques de la part de plusieurs fédérations de commerçants.
Les commerces considérés comme non essentiels, contraints à fermer en raison du confinement, voient d’un très mauvais œil cette concurrence qu’ils jugent déloyale. Le Black Friday profite en effet massivement aux géants du commerce en ligne, qui proposent pendant quelques jours des réductions conséquentes sur toutes sortes de produits.
Dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche, 4 fédérations de magasins de centre-ville et de centres commerciaux ont demandé au gouvernement d’interdire le Black Friday en France, et de limiter la vente en ligne aux seuls produits de première nécessité.
« Les dispositions prises pour juguler la propagation du virus ne font qu’accroître la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds », ont déclaré dans cette tribune le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), la Confédération des commerçants de France (CDF), la Fédération nationale des centres-villes « Vitrines de France » (FNCV) et la Fédération française des associations de commerçants (FFAC).
Les quatre fédérations de commerçants demandent par ailleurs « l’instauration d’un moratoire sur tous nouveaux projets d’entrepôts », afin de mettre fin à « l’iniquité structurelle existante entre la communauté des commerçants français et les marchands 100 % web ».
Annulation du Black Friday : des moyens d’action limités pour le gouvernement
Cette demande des fédérations de commerçants est soutenue par plusieurs députés, dont l’élu de Seine-et-Marne Jean-François Parigi. Tous ont demandé, dans un courrier adressé au ministre de l’Économie et des Finances, à ce que le Black Friday soit à minima reporté afin de ne pas concurrencer les commerçants de proximité actuellement fermés.
Toutefois, les moyens d’action du gouvernement sont en réalité limités. La ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a demandé à Amazon la suspension de sa pré-campagne de publicité dédiée au Black Friday, ce qui a été accepté par le géant de la vente en ligne. Mais celui-ci continue néanmoins à commercialiser des produits soldés, ce sur quoi l’État n’a pas de pouvoir décisionnel, son champ d’action étant limité aux traditionnelles périodes de soldes d’été et d’hiver.
De plus, quand bien même le Black Friday serait interdit en France, rien n’interdirait aux consommateurs de faire leurs achats sur des plateformes étrangères. Le gouvernement a en revanche annoncé la mise en place d’une aide de 500 euros destinée à alimenter les comptes pros des commerçants fermés administrativement qui souhaiteraient pouvoir développer des solutions numériques.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a par ailleurs fait part de la volonté gouvernementale d’aider financièrement « les communes qui souhaitent développer une plateforme locale d’e-commerce regroupant l’ensemble des commerces [locaux] ».
Enfin, l’État prévoit de référencer l’ensemble de ces sites et plateformes sur son site clique-mon-commerce.gouv.fr.
Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, a quant à lui affirmé avoir « très envie qu’il y ait un Black Friday sur Amazon à la fin du mois de novembre ». Selon lui, « C’est un moment où les Français font des économies. C’est un moment où les Français préparent Noël et je ne vois pas pourquoi on priverait les Français de cette fête de promotion. Je ne vois pas pourquoi on priverait les entrepreneurs français et les fournisseurs français de cette manne qui est celle du Black Friday », a-t-il expliqué.
Le gouvernement devrait annoncer jeudi 12 novembre, soit 15 jours après l’annonce du reconfinement, si les commerces dits non essentiels peuvent rouvrir. Le président de la République avait, lors de son allocution du 28 octobre, annoncé une réévaluation de la situation au bout de deux semaines, conditionnant la réouverture de ces commerces à l’amélioration de la situation sanitaire.