Le récent plan de gestion des populations de loups en France est accueilli avec une profonde préoccupation par les représentants de France Nature Environnement (FNE). Jean-David Abel, responsable du dossier biodiversité au sein de l'organisation, articule une opposition ferme au cours d'une intervention. Il met en lumière une stratégie étatique qui favoriserait disproportionnellement l'élimination des loups plutôt que leur conservation.
La problématique soulevée par FNE repose sur une augmentation notable des autorisations pour les tireurs en cas d'attaques sur les troupeaux. Désormais, les éleveurs peuvent faire appel à deux ou trois tireurs, contre un seul par le passé, pour abattre un loup ayant attaqué. Pour Abel, cette démarche témoigne d'une volonté de l'État de pencher la balance en faveur d'interventions létales, ce qui pourrait engendrer un déséquilibre dans la gestion de cette espèce protégée.
Opposition entre agriculteurs et environnementalistes
Les discussions autour du sujet sont souvent houleuses, et mettent face à face les intérêts des agriculteurs avec ceux des défenseurs de la nature. Abel exprime son incompréhension vis-à-vis de ce plan qu’il considère comme inadapté, arguant que la dynamique de la population de loups n'est pas corollaire avec l’intensité des dommages sur les troupeaux, qui eux, stagneraient ou régresseraient. Il va jusqu'à qualifier le plan de 'communication' à l'endroit des éleveurs.
Selon le pilote de FNE, des moyens non létaux comme les chiens de protection, les clôtures électrifiées et la surveillance humaine s'avèrent très performants. Il souligne l'efficacité prééminente des chiens de garde qui, selon lui, assurent la majorité de la protection. Ce témoignage soulève la question de l'équilibre entre les mesures de protection des troupeaux et la conservation des espèces.
La demande de tirs supplémentaires par la FNSEA
Face à un nombre de loups dépassant les 1 000 individus en France, la FNSEA avait demandé une hausse des quotas de tirs létaux, une requête qui semble avoir été entendue par le gouvernement avec ce nouveau plan. Abel craint que cela ne mène qu'à une augmentation du nombre de loups abattus, y compris dans des circonstances où les dommages sont minimes ou inexistants.
'On va surtout tuer plus de loups. C'est ça notre problème. Dans des situations dans lesquelles les conditions dérogatoires ne sont pas remplies et dans lesquelles il y a pas ou peu d'attaques ou peu de dommages', a dénoncé Abel.
Cette directive gouvernementale est fortement critiquée, Abel pointant un manque de fondements scientifiques concernant le soi-disant 'bon état de conservation' des populations de loups en France invoqué par certains membres du gouvernement. Il exprime également des préoccupations selon lesquelles la biodiversité pourrait être sacrifiée sur l'autel des relations avec les syndicats agricoles dominants.