De quoi parle-t-on exactement ?
Selon les informations récentes relayées par Capital, Sud Ouest ou encore Le Journal de l'économie, le projet concerne l’installation obligatoire de volets extérieurs et d’un système de ventilation (type ventilateur fixe) dans les logements mis en location. Objectif : protéger les locataires, notamment les plus fragiles, contre les fortes chaleurs, qui deviennent un véritable enjeu de santé publique.
Ce projet fait écho à plusieurs rapports d’experts qui pointent du doigt l’inadaptation d’une partie du parc locatif français aux épisodes caniculaires. Il s’agit donc de faire entrer le logement dans l'ère de la résilience climatique, au même titre que l’on exige déjà des performances énergétiques minimales.
Pourquoi ces deux équipements (volets et ventilateurs) ?
Le volet extérieur présente un intérêt thermique indéniable : en bloquant les rayons du soleil avant qu’ils ne touchent les vitres, il limite l’échauffement du logement. Quant au ventilateur (même basique), il permet d’améliorer le confort en favorisant la circulation de l’air, un plus non négligeable lorsque le mercure grimpe.
Ces équipements sont à la fois peu coûteux, faciles à mettre en place, et peuvent avoir un impact significatif sur la température intérieure, en particulier dans les logements situés sous les toits ou mal isolés.
Une révolution silencieuse dans la réglementation ?
Si l’obligation d’installer des volets et ventilateurs n’est pas encore inscrite dans la loi, elle pourrait l’être prochainement dans le cadre de la future loi logement ou d’un amendement climatique. Le signal est clair : la responsabilité des propriétaires ne se limite plus au confort minimal, mais intègre désormais la santé de leurs locataires en cas d’épisodes climatiques extrêmes.
Et ce n’est pas sans rappeler d’autres obligations récentes, comme l’interdiction de louer les passoires thermiques, ou l’obligation d’indiquer la consommation énergétique dans les annonces de location. La réglementation se verdit, et les bailleurs doivent suivre le mouvement, à défaut de se retrouver sanctionnés.
Volets roulants et ventilateurs : quel coût pour les propriétaires ?
Bonne nouvelle : cette évolution ne devrait pas coûter un bras. Installer des volets roulants manuels revient en moyenne entre 150 et 300 euros par fenêtre. Pour les ventilateurs, les modèles muraux ou de plafond sont accessibles à partir de 50 euros. Une dépense raisonnable, surtout si elle peut être valorisée dans le cadre d’une mise en location plus attractive, voire d’une meilleure note DPE.
Des aides publiques ou des dispositifs d’accompagnement pourraient par ailleurs voir le jour si cette obligation est confirmée. Un peu comme pour les travaux de rénovation énergétique. Il faudra suivre de près les annonces officielles 📃.
Une mesure symbolique mais pas si anecdotique
Installer deux équipements peut sembler anecdotique, mais cela révèle un tournant dans la manière d’aborder l’habitat en France : non plus comme un simple toit, mais comme un espace de vie qui doit s’adapter à la réalité du changement climatique.
Certains professionnels du secteur immobilier y voient d’ailleurs un argument supplémentaire pour revaloriser les logements anciens : offrir plus de confort aux locataires, c’est aussi garantir une relation de confiance et une meilleure durée moyenne de location.
Des réactions partagées chez les bailleurs
Si certains propriétaires saluent l’initiative, d’autres s’inquiètent d’une inflation réglementaire qui alourdit leurs obligations. D’autant que cette mesure s’ajouterait à un contexte déjà tendu : encadrement des loyers, interdictions de louer certains logements, diagnostics toujours plus exigeants...
Mais pour les locataires, c’est une bonne nouvelle. Et pour les propriétaires soucieux d’anticiper, c’est l’occasion d’agir avant que l’obligation ne devienne contraignante.
Anticiper pour mieux louer
Si la mesure n’est pas encore votée, elle s’inscrit dans une tendance de fond que les propriétaires feraient bien de prendre au sérieux. Installer deux équipements simples, c’est protéger ses locataires, valoriser son bien, et prouver son engagement pour un habitat adapté aux canicules.