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Dans la hotte du père Noël, les livraisons de colis pèsent lourd pour l’environnement

Chaque année, la hotte du père Noël pèse de plus en plus lourd pour l’environnement. En cause, les achats en ligne qui s’intensifient et le choix des livraisons express directement au pied du sapin. L’empreinte carbone de l’expédition des cadeaux, la gestion des retours et des déchets associés aux emballages des colis sont les principales causes du pic de pollution enregistré lors des fêtes de fin d’année. En matière de logistique, des pratiques éco-responsables voient le jour dans la chaîne d’approvisionnement et la livraison du dernier kilomètre. Mais elles doivent s’accompagner de quelques modifications des habitudes de consommation pour pouvoir faire la différence pour un Noël plus écologique et durable.

La croissance fulgurante du commerce en ligne

Il n’y a pas que le Black Friday qui mériterait de devenir un peu plus green. Les achats de Noël aussi ont un impact considérable sur l’environnement, notamment depuis l’avènement du e-commerce. En effet, la vente en ligne a progressé de manière fulgurante ces dernières années.

Selon la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), les ventes de produits en ligne ont augmenté de 33 % entre 2019 et 2022. La crise du Covid et les restrictions sanitaires ont par ailleurs joué un rôle important dans l’accélération de cette tendance.

En moyenne 49 % des transactions sont réalisées sur mobile. Dans un quotidien toujours plus rempli et plus connecté, c’est la solution de facilité pour les cadeaux anticipés, mais aussi et surtout pour les achats de dernière minute. D’autant que derrière l’écran d’un smartphone ou d’un ordinateur, les données ne sont pas visibles et le score écologique n’est pas affiché directement. Mais les offres promotionnelles et le marketing sont bien là pour pousser toujours plus à la consommation.

Le volume considérable des expéditions de colis pendant les fêtes de fin d'année

Pour ces fêtes de fin d’année, les chiffres sont encore et toujours à la hausse. Par exemple, La Poste prévoit de livrer quotidiennement 2 millions de Colissimo avec plusieurs journées de pics à plus de 3 millions mi-décembre, soit un total qui s’élève environ à 106 millions de paquets acheminés. Pour mener à bien ces opérations, près de 3000 saisonniers sont recrutés en soutien aux postiers et agents de tri déjà en place.

La période de Noël représente en moyenne un quart des volumes annuels pour les entreprises spécialisées dans la livraison. Si les créations de postes associées à la gestion des flux de colis sont louables, elles n’en restent pas moins éphémères. Mais les conséquences sur l’environnement quant à elles ne vont pas disparaître lorsque le sapin sera enlevé et les décorations seront remballées pour la nouvelle année.

Un impact environnemental multifactoriel

De nombreux paramètres entrent en jeu lorsqu’il est question d’évaluer l’impact environnemental du e-commerce, indépendamment de la période de Noël. Au premier abord, la vente en ligne semble concurrencer les magasins en évitant la pollution générée par l’éclairage, le chauffage, la climatisation et les déplacements en véhicule individuel des consommateurs. Mais en l’absence de boutique physique, d’autres facteurs sont à considérer.

Les sites de e-commerce sont hébergés sur des plateformes en ligne, qui font le lien avec les terminaux de paiement et les chaînes logistiques. Tous ces acteurs qui utilisent des solutions internet mobilisent des data centers qui sont plus ou moins énergivores.

D’autre part, les colis sont encore en grande majorité emballés dans des conditionnements jetables qui sont rarement réutilisés. Une donnée qui est majorée lorsque les paquets sont disproportionnés par rapport au produit à protéger. Avec 50 % de vide en moyenne dans les colis c’est une quantité supplémentaire d’éléments de calage eux aussi jetables. Sans compter un volume à transporter plus conséquent et donc une augmentation du nombre de véhicules et de trajets.

Les livraisons à domicile sont toujours plus rapides. Si les innovations technologiques ont permis d’optimiser certains processus logistiques, les livraisons express au pied du sapin alourdissent l’impact carbone lié au transport de marchandises. Pour satisfaire des délais toujours plus courts, il est possible que les acteurs de la livraison aient recours à des vols intérieurs ou bien que les camions partent avant d’atteindre leur capacité maximale de remplissage.

Enfin, les allers-retours des colis en cas d’échec de la première livraison ou en cas d’échange de produit sont un autre facteur aggravant l’empreinte écologique et la pollution des achats en ligne.

Selon une étude de l’ADEME réalisée en 2021, un milliard de colis livrés génèrent un million de tonnes de CO2.

L’essor d’initiatives durables dans la chaîne d’approvisionnement et le dernier kilomètre

Les démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) poussent les acteurs du secteur à revoir leurs pratiques pour développer une logistique plus durable.

De nombreux transporteurs renouvellent leur flotte de véhicules pour s’équiper de modèles à faibles émissions de CO2 pour leurs tournées. Dans cette optique, le dernier kilomètre est bien souvent le plus coûteux, autant au niveau financier qu’au niveau environnemental. Il s’agit de la dernière partie du trajet à parcourir pour relier l’adresse de livraison. Ce qui inclut souvent le déplacement dans des zones urbaines engorgées. Pour accélérer le volet de décarbonation, citons l’exemple de La Poste qui privilégie les utilitaires électriques et qui fait circuler plus de 600 vélos cargos dans les plus grandes villes de France à partir d’espaces logistiques urbains.

D’autre part, une meilleure gestion du vide permet d’optimiser la capacité de remplissage des camions et de mutualiser certaines tournées en limitant le recours à un second véhicule. Une logique qui passe par l’utilisation d’emballages à gain de place, de caisses mobiles, mais aussi des méthodes manuelles de chargement des remorques.

En ce qui concerne la gestion des déchets générés par les emballages, on observe l’émergence de solutions de colis réutilisables. Enveloppes souples ou box, ces conditionnements réemployables sont consignés et bénéficient d’un retour gratuit. Réutilisable jusqu’à 100 fois, chaque colis permet d’éviter 25 kg de déchets et réduit de 83 % l’impact carbone du e-commerce.

Des habitudes de consommation à revoir pour des fêtes plus écologiques

Si les acteurs du e-commerce et de la logistique ont des leviers à actionner pour limiter l’impact du shopping en ligne, les consommateurs ont eux aussi un rôle à jouer pour un Noël festif et écologique.

Pour les achats de cadeaux de dernière minute par exemple, privilégiez les marchés de Noël et l’artisanat local. De quoi passer un bon moment et dénicher de belles surprises sans aucun délai d’attente. Vous pouvez aussi organiser vos emplettes de fin d’année autour des articles de seconde main ou encore vous lancer dans la confection de présents faits maison grâce au DIY.

Vous avez une idée particulière qui ne se trouve pas en boutique ? Il est possible de commander des cadeaux en ligne et d’agir pour réduire l’empreinte environnementale des envois :

  • Sélectionnez l’option colis réutilisable pour réduire les déchets
  • Renoncez à la livraison express sous 24 heures pour limiter les émissions de CO2
  • Préférez le dépôt en point relais plutôt qu’à domicile pour éviter la pollution du dernier kilomètre
  • Rendez-vous au point de retrait lors d’un déplacement prévu en privilégiant la marche, le vélo ou les transports en commun autant que possible.

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