Parfois, les actions pèsent plus que les mots. Que les habitants du Fidelaire dans l’Eure et des communes aux alentours soient prévenus, le maire ne plaisante pas avec les décharges sauvages. Après moult avertissements et campagnes de communication sur le sujet, excédé, il s’est chargé lui-même de rapporter les déchets trouvés dans la nature à leurs propriétaires. Maire du Fidelaire 1 — pollueurs 0.
Une décharge sauvage scandalise le maire du Fidelaire
Malgré toute l’information autour du réchauffement climatique et de la pollution, certaines personnes se permettent encore de jeter leurs poubelles dans la nature. Qui plus est cette fois, au pied d’un panneau indiquant l’interdiction de dépôt d’ordures autre que des déchets verts. Et pas de chance pour les pollueurs, c’est le maire du Fidelaire en personne, Jean-Claude Dufossey qui est tombé sur le tas d’immondices.
Une dizaine de sacs poubelles, des emballages en carton, des fûts de bière en métal, des canettes en alu, des déchets plastiques en tout genre...
« Il y avait une dizaine de sacs. Je les ai ouverts et j’ai trouvé une adresse », explique le maire.
Mission accomplie : les pollueurs retrouvent leurs déchets sur leur propriété
Passablement énervé, Jean-Claude Dufossey a chargé les détritus dans son véhicule et s’est rendu chez les pollueurs qui habitent sur une commune voisine.
« Il n’y avait personne, car il s’agit d’une résidence secondaire. J’ai laissé un mot dans la boîte aux lettres après avoir tout jeté dans leur propriété », a-t-il raconté.
Renvoyer leurs ordures aux pollueurs « a plus d’impact qu’une amende », selon lui. Malgré tout, il déplore le manque de moyens d’action contre ce type de comportements.
« J’aimerais pouvoir verbaliser les auteurs, mais il faut une preuve, comme une photo ou une vidéo. Mais on ne peut pas mettre de caméra partout, et pas n’importe comment ».
Des incivilités trop fréquentes
Le maire du Fidelaire n’en est pas à son coup d’essai. L’année dernière, il avait déjà « retourné à l’envoyeur » des ordures déposées sur la voie publique par un entrepreneur.
« Il m’a appelé, contrarié. Il croyait que cela allait être ramassé par la collectivité. Ça lui semblait normal vu le montant de la taxe d’enlèvement des ordures. », a-t-il raconté, incrédule.
Selon lui, des décharges sauvages ou des dépôts d’ordures dans la nature sont très souvent signalés.
« Ce sont des gens qui passent par là et qui ont la flemme d’attendre le jour de collecte, des personnes qui ont une résidence secondaire et qui se débarrassent de leurs poubelles en repartant, des autoentrepreneurs, des artisans... On trouve de tout, même des animaux morts qu’on jette dans la nature plutôt que de faire appel à un équarrisseur. Les gens sont de vrais sagouins », s’insurge-t-il.