La commune de Mouans-Sartoux n’a pas attendu la dernière loi Égalim pour se mettre au bio et elle fait vraiment figure de pionnière en la matière. Depuis 2012, toutes les cantines scolaires de la commune servent de la nourriture 100 % locale et 100 % bio aux enfants, sans surcoût supplémentaire. Zoom sur un système qui a fait ses preuves.
Les parents et les enfants sont ravis
Des enfants qui mangent joyeusement des légumes ? Vous pensez à un rêve et à la grimace que font vos petits lorsque vous leur vantez la saveur du brocoli. Mais dans la commune de Mouans-Sartoux, les enfants sont beaucoup plus enthousiastes que la moyenne, et pour cause, les légumes qu’on leur sert à la cantine sont cultivés tout près de chez eux et sont issus de l’agriculture biologique.
« On mange des haricots verts, de la ratatouille. C’est très bon, et hier on a mangé des frites qui étaient bio. C’est mieux que de manger des choses pas bonnes », a raconté une élève enthousiaste à France Bleu.
Elle et son frère réclament même « des épinards bio ou des légumes » à la maison !
Pour les parents, les cantines 100 % locales et bio sont une vraie motivation à scolariser leur enfant dans cette commune.
« Je trouve ça très bien qu’elles puissent manger local et de bonne qualité, et goûter à plein de goûts différents », a commenté une maman ravie.
Pas de surcoût supplémentaire
Aux critiques qui s’opposent au 100 % local et bio en raison du coût, le maire de Mouans-Sartoux, Pierre Aschieri, explique que dans le cas de sa commune, cela n’a pas coûté plus cher. C’est le fonctionnement qui a été repensé, et la commune a effectué sa transition sur plusieurs années.
Tout d’abord, ils ont révolutionné la cantine. Après avoir réalisé le coût du gaspillage alimentaire, le fonctionnement a évolué : les enfants choisissent la taille de leur portion. S’ils n’ont pas très faim, pas la peine de leur servir une grande assiette. Ils peuvent ainsi goûter, puis revenir se servir à volonté s’ils le souhaitent. Grâce à ce système, en 5 ans les déchets alimentaires ont diminué de 80 %, ce qui correspond à 20 centimes par assiette environ.
Cette économie réalisée grâce à une meilleure gestion des quantités de nourriture en cuisine, à la possibilité de choisir la taille de sa portion et au tri sélectif des déchets permet de se payer du bio à tous les repas !
Encourager l’installation de maraîchers bio
Pour favoriser le local et les circuits courts, le maire a instauré une ferme de maraîchers communaux — employés par la mairie — dont la production de légumes est entièrement écoulée chaque année.
La mairie encourage aussi les agriculteurs à passer au bio et à venir s’installer sur la commune en leur accordant des subventions.
L’exemple de Mouans-Sartoux peut-il être reproduit partout et notamment à l’échelle d’une grande ville ? Peut-être pas, ou plus difficilement. Mais il est sûrement reproductible pour de nombreuses communes de petite taille.