Ce n’est pas la première fois cette année que des phénomènes laissent à penser que si le confinement est difficile à supporter pour les humains, c’est l’occasion pour les animaux de retrouver leurs droits. Avec une activité et une présence humaine réduites au maximum, on a récemment assisté à des pontes records de tortues luths que l’on croyait disparues en Thaïlande et vu tout un tas de bébés tortues imbriquées rejoindre la mer au Brésil. Désormais, ce sont des pandas qui s’accouplent pour la première fois en 10 ans, dans un zoo à Hong Kong fermé depuis mars. Un évènement tellement rare qu’on avait envie de vous en parler.
Le panda gravement menacé à l’échelle mondiale
La survie du panda est gravement menacée par la déforestation et le réchauffement climatique, et il n’en resterait qu’environ 1 600 sur la planète. C’est pourquoi certains d’entre eux sont désormais protégés et élevés en captivité, car il existe un autre facteur qui n’arrange pas le sort de l’espèce : le panda ayant une libido quasi inexistante, il se reproduit extrêmement peu, et les chances de survie d’un bébé panda dans la nature sont extrêmement faibles.
Alors que les humains impliqués dans les programmes de conservation de pandas en captivité déploient des trésors d’ingéniosité pour encourager les mâles et femelles à s’accoupler, un évènement inattendu s’est finalement produit dans un zoo hongkongais : Le Le et Ying Ying, un couple de pandas qui comptent déjà 10 ans de vie commune à leur actif, se sont accouplés pour la première fois le 6 avril 2020.
Le confinement des humains a-t-il contribué à cet évènement ?
L’accouplement « naturel » des pandas, même en captivité, est extrêmement rare. En effet, la femelle panda n’ovule qu’une seule fois par an et elle ne serait fertile qu’entre 24 et 72 heures. On peut donc aisément imaginer que le calme quasi absolu régnant dans le zoo depuis le début du confinement il y a 2 mois a pu contribuer au rapprochement des deux pandas.
« Le succès de l’accouplement naturel d’aujourd’hui est extrêmement excitant pour nous tous, car les chances de grossesse par accouplement naturel sont plus élevées que par insémination artificielle », a déclaré Michael Boos, le directeur de la conservation au zoo d’Ocean Park, à l’AFP.
Le mystère reste entier autour de la possible grossesse de Ying Ying
On devra toutefois encore patienter pour savoir si un bébé panda naîtra des ébats de Ying Ying et Le Le qui ont eu lieu le 6 avril, car la période de gestation du panda peut aller de 72 à 324 jours ! Et les soigneurs de Ying Ying ne pourront détecter son éventuelle grossesse par échographie que 14 à 17 jours avant la naissance.
« Nous espérons annoncer la merveilleuse nouvelle d’une grossesse aux Hongkongais cette année et contribuer davantage à la conservation de cette espèce vulnérable », a déclaré Michael Boos à la BBC.