La collaboration internationale pour la conception d'un avion fonctionnant à l'hydrogène prend vie grâce à des acteurs clés tels que le concepteur aéronautique majeur Airbus, le gestionnaire d'infrastructures aéroportuaires Swedavia, le détaillant énergétique Vattenfall, et la compagnie aérienne SAS. Ce partenariat vise à contrôler l'intégralité du processus, depuis la construction des appareils jusqu'à la mise en place des infrastructures essentielles à leur fonctionnement.
Des infrastructures adaptées aux enjeux énergétiques
L'idée de construire un avion propulsé par l'hydrogène ne date pas d'hier, puisque Airbus en parle depuis quatre ans. La concrétisation de cette initiative a été officialisée lors des rencontres diplomatiques entre le président français et les représentants suédois le 31 janvier. Un tel projet requiert des ajustements notables, tant au niveau de l'avion lui-même que des installations au sol. Il implique la création d'infrastructures dédiées, notamment des réservoirs de carburant et des équipements de stockage adaptés. En raison de sa haute inflammabilité, l'hydrogène doit être conservé sous forme liquide à -250 degrés Celsius, dans des réservoirs cryogéniques qui sont beaucoup plus volumineux que ceux destinés au kérosène. De fait, la localisation du projet dans le nord de l'Europe, où les conditions climatiques sont plus clémentes pour ce genre de technologie, offre des avantages certains.
Par ailleurs, grâce à un potentiel de production d'hydrogène issu de l'énergie renouvelable, la Suède et la Norvège se positionnent comme des acteurs prometteurs dans le domaine. L'utilisation d'hydrogène en tant que carburant est présentée comme une alternative propre car sa combustion dans les moteurs ne libère que de la vapeur d'eau, sans émissions directes de CO2. Néanmoins, cette technologie suscite diverses interrogations, étant donné que la majorité de l'hydrogène est actuellement produite à partir de combustibles fossiles.
Enjeux de coordination et réglementation
Pour mener à bien un projet d'une telle ampleur, il est essentiel de reconsidérer les procédures de sécurité tout en adaptant le cadre réglementaire actuellement en vigueur pour le kérosène. Il est également nécessaire d'instaurer une coordination internationale pour étendre la viabilité du projet à d'autres pays.
L'accord avec la Suède et la Norvège permettra non seulement d'étudier la faisabilité dans plus de cinquante aéroports mais renforcera aussi l'image d'Airbus sur le plan diplomatique et écologique. En effet, c'est en Suède qu'est apparu le mouvement 'Flygskam' qui prône un rejet de l'aviation pour des raisons environnementales, marqué par une incitation à choisir des modes de transport moins polluants.