L’impact environnemental d’un voyage en avion est désormais connu de tous. Pourtant, des « avions fantômes » sans passagers à bord circulent actuellement. En effet, malgré la hausse des annulations dues au Coronavirus, les compagnies aériennes sont obligées de faire voler leurs avions à vide. On imagine bien entendu ce que cela représente en termes de coût pour les transporteurs aériens, mais aussi, et surtout l’ampleur de cette pollution évitable et inutile.
La règle des 80/20 actuellement en vigueur
On le sait peu, mais l’une des règles qui régit le trafic aérien est qu’une compagnie aérienne dispose de créneaux horaires précis pour faire décoller et atterrir ses avions. Et pour ne pas les perdre au profit d’une autre compagnie, elle est dans l’obligation d’assurer 80 % de ses liaisons.
Malgré la hausse des annulations dues à la propagation du Coronavirus, cette règle oblige les compagnies aériennes à effectuer des « vols fantômes », sans passagers à bord.
Selon l’IATA (Association internationale du transport aérien), le secteur de l’aérien pourrait accuser de lourdes pertes financières à cause de l’épidémie (entre 63 et 113 milliards de dollars). Raison de plus pour ne pas faire voler des avions à vide.
C’est « une situation totalement absurde dans les circonstances actuelles », a déclaré Bruno Lemaire le ministre de l’Économie ce lundi.
La Commission européenne a promis de lever temporairement cette règle
« La Commission va présenter très rapidement une législation sur les créneaux aéroportuaires. Nous voulons qu’il soit plus facile pour les compagnies aériennes de garder leurs créneaux aéroportuaires, même si elles n’opèrent pas de vols dans ces créneaux en raison du déclin du trafic », a déclaré Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
Éviter les « vols fantômes » permettra ainsi de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, il ne s’agit que d’une « mesure temporaire », identique à celle qui avait été prise pendant l’épidémie de SRAS en 2003.