Depuis quelque temps, nous constations une diminution encourageante de l’utilisation des plastiques à usage unique. Malheureusement, l’épidémie de coronavirus est passée par là et nous assistons à une recrudescence de ce type de pollution liée aux masques, lingettes et gants en plastique jetables. Le point sur les moyens d’allier protection contre le virus et respect de l’environnement.
Trop de masques retrouvés par terre dans les rues et dans la nature
On pensait que cela allait de soi de ne pas jeter de détritus dans la rue ou dans la nature, mais force est de constater que ce n’est pas évident pour tout le monde vu le nombre de masques et de gants qui jonchent désormais les rues ou qui se retrouvent dans la nature. Une incivilité grave, compte tenu de la pollution que cela génère, mais aussi du risque de contamination pour les éboueurs et agents de la voirie qui se chargent de les ramasser.
La loi prévoit actuellement une amende de 68 euros pour ce type d’incivilité, un montant que le député Les Républicains de la 7ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes Éric Pauget voudrait voir passer à 300 euros. Dans sa proposition de loi, il suggère notamment :
« d’utiliser la vidéoprotection sur la voie publique pour sanctionner les contrevenants ».
De son côté, la mairie d’Arras a opté pour la pédagogie avec des campagnes d’affichage rappelant que
« les masques c’est comme les mégots, les crottes de chien, les chewing-gums (…) ça n’a rien à faire sur le trottoir. »
Comment se protéger du coronavirus tout en limitant la pollution ?
Les autorités sont conscientes du problème de pollution généré par l’utilisation massive des masques, gants et lingettes jetables. Le ministère de l’Écologie a donc rappelé dans un tutoriel comment disposer des protections usagées : dans un sac poubelle dédié équipé d’un système de fermeture, que l’on met de côté 24 h avant de le mettre dans un autre sac poubelle contenant les déchets ménagers. Il précise que les masques, les gants et les lingettes ne doivent jamais être mis dans la poubelle jaune dédiée au recyclage, sous risque de contaminer les agents des centres de tri.
Recyclage des masques, où en est-on ?
« Cette crise est en train d’amener des déchets supplémentaires »,
a alerté Antidia Citores, la porte-parole de l’ONG Surfrider sur France Info.
« Nous avons alerté (…) le ministère de l’Environnement, et nous invitons les citoyens à plutôt aller vers des masques réutilisables en textile »,
a-t-elle ajouté.
Agnès Panier-Runacher, la secrétaire d’État à l’Économie concédait fin avril qu’il n’existe actuellement pas de filière de recyclage organisée pour les masques jetables. Une des pistes envisagées serait de les recycler en matériau isolant.
Un consortium de chercheurs travaille toutefois sur un système de décontamination des masques chirurgicaux qui permettrait de les réutiliser et une solution est actuellement testée.
« Il faut, dans un premier temps, vérifier que le procédé qu’on utilise pour décontaminer le masque est bien efficace »,
a déclaré Laurence Le Coq, la directrice de recherche à l’IMT Atlantique à France Info.
« Dans un deuxième temps, on vérifie que le traitement de décontamination ne lui fait pas perdre ses performances de protection. Ce type de traitement, on pourrait imaginer de pouvoir le transposer assez facilement pour une utilisation plus grand public. »