La vaisselle comestible, une alternative écoresponsable au plastique jetable et au carton à usage unique
La disparition de la vaisselle en plastique jetable est une bonne nouvelle pour la planète, mais par quoi la remplacer ? En effet, la vaisselle réutilisable n’est pas toujours l’option la plus écologique, en raison des quantités d’eau nécessaires pour la laver, ni la plus pratique lorsqu’on organise un événement rassemblant un grand nombre de personnes.
Plusieurs entreprises ont eu l’idée de génie de fabriquer de la vaisselle compostable, biodégradable et comestible. Si le goût de ces assiettes mangeables, bols, barquettes, coupelles, cuillères ou pailles n’avait, lorsque les premiers modèles sont apparus, pas un grand intérêt pour les papilles, les choses changent et certains fabricants n’hésitent pas à proposer des saveurs différentes, comme la cannelle, la vanille ou le chocolat par exemple.
Manger dans une vaisselle que l’on peut croquer à la fin du repas est aussi ludique qu’original. De plus, ces assiettes comestibles sont 100 % écoresponsables. Fabriquées à partir de composants végétaux, elles peuvent être placées au compost, où elles se dégradent rapidement et viennent enrichir la terre sans la polluer.
Différents ingrédients servent de base à cette vaisselle comestible : on trouve des assiettes à base de fécule de pomme de terre ou de drêche de bière, les drêches étant les résidus du brassage des céréales, des pailles en fibres naturelles de pommes, des bols en son de blé compressé ou en amidon de maïs, ou encore des couverts comestibles à base de farine de blé, de millet ou de riz.
La plupart de ces ingrédients sont considérés par l’industrie agroalimentaire comme des déchets. Les fabricants de vaisselle comestible leur offrent une nouvelle vie, et fabriquent des produits ayant un impact environnemental très réduit.
La vaisselle jetable en plastique, fabriquée à partir de pétrole, met des siècles à se décomposer. Elle se transforme en microparticules de plastique qui restent dans les océans, où elles finissent par être ingérées par les poissons et rejoignent ainsi la chaîne alimentaire. Lorsqu’elle n’est pas retrouvée en pleine nature, la vaisselle en plastique à usage unique est incinérée ou enfouie, et a dans tous les cas un impact environnemental conséquent.
La vaisselle comestible est fabriquée uniquement à partir de matériaux bruts qui étaient pour la plupart considérés comme des déchets. Il n’y a donc aucun gaspillage de matière première. Par ailleurs, le procédé de fabrication est également écoresponsable, aucune colle ou solvant n’étant utilisé : les matériaux sont pressés et compactés, sans ajout de substance chimique.
Une tendance qui séduit aussi bien les particuliers que les professionnels
La vaisselle comestible a le vent en poupe, tant chez les particuliers que chez les professionnels. Que l’on organise un événement privé ou public, un anniversaire ou un festival, les assiettes, bols, plats, couverts et pailles comestibles sont à la fois pratiques, ludiques, économiques et écologiques.
L’idée séduit également les restaurateurs, y compris les chefs étoilés. Thierry Marx a ainsi mis au point, en collaboration avec le physicien Stéphane Haumont, des poches sphériques conçues à base d’algues permettant de remplacer les cannettes ou les bouteilles. Ces capsules, élaborées au sein de leur Centre Français d’Innovation Culinaire, sont entièrement biodégradables.
Une start-up belge a séduit de nombreux traiteurs et restaurateurs en mettant au point des verrines comestibles fabriquées à base d’épluchures de pommes de terre et de céréales, et le chef Jean Imbert a élaboré un pain au levain servant de bol. Ce pain, conçu pour résister aux sauces et autres liquides chauds, se déguste à la fin du repas. Il a rencontré un tel succès qu’il s’est transformé en concept : le jeune chef a ouvert un restaurant, « Les bols de Jean », axé sur ce bol en pain.
La vaisselle comestible disponible dans le commerce est également conçue pour résister aux liquides et à la chaleur. Certes, les repas chauds ne peuvent pas rester au contact des assiettes, des couverts ou des bols pendant plusieurs heures, mais pendant une durée d’environ 45 minutes maximum, ce qui est largement suffisant pour manger tranquillement. La vaisselle comestible résiste encore plus longtemps aux aliments froids.
Il s’agit d’une excellente alternative à la vaisselle en plastique jetable, mais également à la vaisselle en carton à usage unique. En effet, il n’existe à ce jour en France aucune filière de tri adaptée à ce type de déchet, qui est donc stocké dans des décharges ou incinéré.
Or dans les décharges, la vaisselle en carton à usage unique produit du méthane en se décomposant, et du CO2 lors de l’incinération. Quelle que soit la méthode choisie, elle est donc responsable d’émissions de gaz à effet de serre, de même que le transport des déchets en camion.
Utiliser de la vaisselle comestible permet donc de réduire ses déchets et son empreinte environnementale, tout en surprenant ses invités et en enrichissant son compost.
L’interdiction de la vaisselle en plastique jetable
D’ici 2040, tous les objets en plastique à usage unique devraient être interdits à la vente en France. C’est du moins l’objectif fixé par la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.
Depuis 2016, les sacs plastiques à usage unique ont disparu des caisses des magasins, suivis en 2017 des sacs utilisés pour l’emballage des marchandises dans les rayons, notamment au rayon fruits et légumes.
Depuis le 1er janvier 2020, les gobelets, les assiettes et les cotons-tiges jetables en plastique sont également interdits, de même que, depuis le 1er janvier 2021, les couverts, les pailles et les mélangeurs de boisson à usage unique, les tiges pour ballons ou encore les boîtes en polystyrène expansé. Les stocks peuvent toutefois encore être écoulés jusqu’au 1er juillet 2021, à condition qu’ils aient été constitués avant le 1er janvier.
La vaisselle en plastique jetable disparait donc peu à peu des magasins, pour le plus grand bien de l’environnement. Elle fait partie des déchets les plus fréquemment retrouvés sur le littoral, au même titre que les emballages alimentaires, les pailles, les cotons-tiges ou les bouteilles.