Le programme de reforestation éthiopien se poursuit Lecture : 2 min
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Le programme de reforestation éthiopien se poursuit

Le Premier ministre éthiopien renouvelle cette année son appel à planter plusieurs milliards d’arbres, dans le cadre de son programme de reforestation « Héritage vert ». L’objectif est ambitieux, et le gouvernement espère un total de 20 milliards d’arbres plantés d’ici 2024.

20 milliards d’arbres plantés d’ici 2024 : c’est l’ambition du gouvernement éthiopien, qui a lancé début juin sa deuxième campagne de plantation d’arbres, dans le cadre du programme de reforestation « Héritage vert ». Malgré les obstacles, le Premier ministre ne change pas de cap.

Quatre milliards d’arbres plantés en 2019

Il y a un an, de nombreuses personnes avaient répondu à l’appel du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed : celui-ci invitait tous les citoyens, dans le cadre du programme gouvernemental de reforestation nommé « Héritage vert », à planter 200 millions d’arbres en une seule journée.

Une demande que plusieurs paysans de Buee, une ville située dans le sud de l’Éthiopie, avaient prise très au sérieux. Ils avaient ainsi planté, en une seule journée, 20 000 pousses d’acacia sur des terres peu fertiles. Un an plus tard, le bilan est mitigé : les pluies ont emporté environ 30 % de ces plantations, et les jeunes pousses restantes se plaisent peu sur ces sols arides.

D’après les chiffres gouvernementaux, sur cette seule journée de juillet 2019, 353 millions d’arbres ont été plantés, et pas moins de 4 milliards durant la saison des pluies s’étirant de juin à septembre. Le tout avec un taux de survie à un an de 84 %.

Un programme soutenu, mais une mise en œuvre contestée

Negash Teklu, directeur exécutif du Consortium pour la population, la santé et l’environnement qui regroupe plusieurs ONG locales, affirme soutenir la campagne de reforestation, mais critique sa mise en œuvre parfois hasardeuse.

Il met tout d’abord en doute le taux de survie des jeunes arbres annoncé par le gouvernement, qu’il pense surestimé. Il critique également un certain manque de pédagogie de la part des autorités, qui a conduit de nombreux citoyens à planter des espèces d’arbres non adaptées au milieu choisi.

« Il ne devrait pas s’agir d’une campagne d’un jour, une fois par an. Mais d’une approche qui implique chaque citoyen, où qu’il soit », déclare-t-il.

Quoi qu’il en soit, malgré les critiques et le confinement mis en place en raison de l’épidémie de coronavirus, le Premier ministre éthiopien maintient le cap et vise un objectif de 5 milliards d’arbres plantés durant la saison des pluies 2020.

Pour Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix 2019, l’objectif est à la fois environnemental, économique et politique. Il voit dans son programme de reforestation, Héritage vert, une occasion de développer l’écotourisme, mais aussi d’unir la population au-delà des clivages politiques, probablement en vue des prochaines élections générales.