Près des deux tiers des grandes sociétés françaises ne respectent pas le seuil minimal d'électrification de leurs flottes de véhicules exigé par la loi d'orientation des mobilités (LOM) instaurée en 2019, selon un rapport de l'ONG Transport & Environnement publié récemment. Cette réglementation s'impose à 3 447 entreprises gérant plus de 100 véhicules légers, leur commandant de garantir chaque année un pourcentage minimal de 10% pour l'acquisition de véhicules écologiques.
Léo Larivière, en charge de la Transition automobile chez Transport & Environnement, interpelle sur franceinfo :
'Notre objectif n'est pas tant de pointer du doigt ces entreprises que de communiquer avec leurs directions pour leur rappeler l'existence d'une loi à appliquer. Après deux ans, l'heure n'est plus aux excuses pour ignorer cette réglementation.'
Négligence des entreprises et propositions de sanctions
Diverses entreprises négligent encore l'impératif d'électrification. Carrefour, Air Liquide, ou Illiad (maison mère de Free) sont parmi les plus réfractaires. Ils affichent des taux d'acquisition de véhicules électriques ou hybrides rechargeables inférieurs à 5%. Alors que ces sociétés plaident pour la cherté des voitures électriques, Léo Larivière contre-argumente :
'Il convient de ne pas se limiter au coût initial d'achat, mais de prendre en compte le coût sur la durée de vie du véhicule, incluant carburant, entretien, assurance et maintenance. À ce titre, les véhicules électriques s'avèrent globalement plus rentables.'
Damien Adam, député Renaissance, a présenté un projet de loi visant à instaurer des sanctions pour les sociétés récalcitrantes. Il exprime :
'Deux ans de volontarisme n'ont pas été concluants. Il devient nécessaire de durcir l'approche. Non pas pour pénaliser financièrement ou blâmer les entreprises, mais pour les encourager à adopter des mesures efficaces.'Actuellement, seuls 8% des grandes entreprises visées par la loi adoptent des véhicules électriques, contre 22% chez les particuliers.
Certaines firmes sont en revanche exemplaires, motivées par l'image de marque, les engagements pour le climat, ou la rentabilité sur le long terme. Par exemple, TotalEnergies revendique près de 72% de véhicules principalement hybrides rechargeables. La Sanef atteint 63% et l'entreprise Spie 61%, majoritairement en électrique. Léo Larivière envisage une révision législative, signalant que les véhicules hybrides rechargeables engendrent tout de même des coûts de carburant conséquents et ne répondent pas aux objectifs écologiques fixés initialement.