Un constat alarmant a été révélé par une nouvelle étude de l'ONU ce lundi 12 février : les albatros, tortues de mer et autres espèces animales migratrices traversent une période critique, avec une sur cinq en danger d'extinction et près de la moitié voyant leur population diminuer. À titre d'illustration, des 58 espèces de poissons migrateurs cataloguées, 97% sont sur le point de disparaître.
Dans ce contexte préoccupant, des délégués de plus de 130 pays - exception faite d'importants acteurs tels que les États-Unis et la Chine - se rassemblent à l'occasion de la 14e Conférence des Parties (COP14) à Samarcande, Ouzbékistan, jusqu'au 17 février afin de discuter des stratégies de préservation de ces espèces.
Les déplacements naturels entravés par les impacts humains
"Les migrations naturelles sont menacées, confrontées à des obstacles multiples et les habitats vitaux pour ces créatures subissent diverses pressions," précise Amy Fraenkel, secrétaire exécutive de la Convention. Les routes migratoires sont souvent dictées par des éléments tels que les changements climatiques, l'accès à la nourriture ou les lieux de reproduction adéquats.
L'empreinte humaine est ainsi directement incriminée dans ce phénomène. L'intensification de l'agriculture, la chasse et la pêche excessives, la modification des climats, mais aussi la pollution - qu'il s'agisse de pesticides ou de plastique - et même la pollution sonore sous-marine ou lumineuse perturbent les cycles naturels de ces animaux.
Les bénéfices écologiques apportés par ces espèces sont essentiels pour préserver la diversité biologique. Les chauves-souris, par exemple, permettent la pollinisation et la dispersion de graines essentielles à la croissance de nombreuses plantes comme les manguiers et papayers.
Le rapport recommande d'ailleurs d'inclure d'autres espèces dans les listes de la Convention pour mieux protéger près de 400 espèces en danger ou quasi-menacées, telles que les bisons d'Amérique et d'Europe ou les dauphins de l'Indus.