Une start-up française recycle les déchets plastiques à l’infini Lecture : 4 min
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Une start-up française recycle les déchets plastiques à l’infini

La start-up française Carbios a trouvé un procédé révolutionnaire pour recycler le plastique à l’infini en utilisant des enzymes. Une innovation qui attire déjà l’attention de grandes entreprises comme L’Oréal, Pepsico ou Nestlé et qui a récemment fait l’objet d’une publication dans la célèbre revue scientifique Nature. Le point sur cette découverte qui pourrait un jour mettre un terme à la pollution plastique.

Ce n’est pas tant le plastique qui pose problème, mais c’est surtout la pollution que génèrent les déchets qui sont issus de son utilisation massive. C’est un vrai cauchemar de voir tous ces sacs à usage unique, bouteilles plastiques et autres déchets qui s’accumulent dans la nature, jusqu’aux coins les plus reculés de la planète. Mais s’il y avait de l’espoir ? Une start-up française, Carbios, aurait trouvé la solution pour rendre biodégradable ou recycler à l’infini le plastique PET. On vous en dit plus dans cet article. 

Carbios s’attaque au problème du recyclage du plastique

Chaque année, ce sont 100 millions de tonnes de plastique qui sont jetées à la poubelle, dont seulement 25 % sont recyclées, le restant étant incinéré ou mis en décharge où il met environ 400 ans à se dégrader. Pour le moment, le PET qui est le type de plastique utilisé notamment pour la fabrication des bouteilles, n’est recyclable qu’un certain nombre de fois.

Au fur et à mesure de son recyclage, il perd de sa pureté jusqu’à devenir inutilisable. Il finit toujours incinéré. Toutefois, le Professeur Alain Marty, Docteur Ingénieur en Génie biochimique de l’INSA (Institut National des Sciences appliquées) de Toulouse et directeur scientifique de Carbios aurait trouvé la solution :

« Le PET s’apparente à un ensemble de colliers de perles enchevêtrées. Notre enzyme agit comme un petit ciseau biologique qui sépare les perles, appelées monomères. Nous récupérons ainsi les molécules de base qui ont servi à fabriquer le plastique et nous les recyclons »,

explique le professeur Alain Marty, directeur scientifique de Carbios.

Rendre le plastique à usage unique biodégradable et le PET recyclable à l’infini

Le procédé développé par la start-up permettrait de fabriquer des objets plastiques à usage unique 100 % biodégradables, qui auraient une durée de vie programmée grâce à l’ajout d’enzymes dans la matière première utilisée lors de leur fabrication. 

Le reste des plastiques déjà en circulation ou qui servent pour des objets à durée de vie plus longue pourraient, quant à eux, être recyclés à l’infini

Une publication dans la revue Nature

De nombreux scientifiques se penchent sur le problème du recyclage, mais les recherches de Carbios attirent particulièrement l’attention et leur procédé semble être en bonne phase de développement. 

Leurs recherches ont d’ailleurs fait l’objet d’une publication dans la célèbre revue scientifique Nature.

« Je suis très fier que Nature, l’une des revues scientifiques les plus prestigieuses au monde ait validé la qualité des travaux menés par les scientifiques de Carbios et du laboratoire TBI sur le développement de notre enzyme propriétaire et de ce procédé révolutionnaire de recyclage du PET »,

a déclaré le Pr Marty. 

32 familles de brevets ont d’ores et déjà été déposées par le TBI (l’institut de biotechnologie toulousain), un groupe de recherche qui associe l’Insa Toulouse, l’Inra et le CNRS. C’est Carbios qui sera propriétaire de ces technologies.

« Ce sont des années de travail, avec nos partenaires académiques qui sont récompensées »,

a déclaré Martin Stephan, le directeur général adjoint de la start-up.

La construction d’une usine de démonstration près de Lyon

« Les performances obtenues confirment le potentiel industriel et commercial du procédé qui sera testé dès 2021 dans notre démonstrateur au cœur de la vallée de la chimie lyonnaise »,

se réjouit Alain Marty. 

« La construction commencera cette année et les premières opérations devraient débuter en 2021 »,

a précisé l’entreprise dans un communiqué. Les premiers travaux sont prévus pour juin, mais leur lancement dépendra bien entendu de l’évolution de l’épidémie de CoVid-19.