De plus en plus d’anonymes se chargent de ramasser spontanément les déchets dans des lieux publics et appréciés de tous. Cette fois, c’est à Caen que 2 étudiantes ont lancé un appel sur Facebook pour collecter les bouteilles, mégots ou autres détritus retrouvés sur les pelouses du château après des rassemblements festifs. Zoom sur une initiative citoyenne solidaire.
Les pelouses du château jonchées de déchets
« Ça a été un choc de retrouver cet endroit qu’on aime bien dans cet état », a déclaré Manon Leroux, une étudiante caennaise au Parisien.
Avec son amie Lorine Bonmarin, étudiante elle aussi, elles ont été sidérées de ne pas trouver un endroit suffisamment propre pour s’assoir dans l’herbe cet après-midi-là.
« Il y avait trop de déchets. On a peur qu’on finisse par interdire l’accès aux pelouses. »
Mais pourquoi tant de déchets ? Ce n’est pas faute d’avoir des poubelles sur les lieux. Un des problèmes principaux est que les pelouses du château sont devenues un lieu de rencontres festives depuis la fermeture des discothèques pour cause de Covid-19. Résultat : des tessons de bouteilles, des canettes, des mégots, des emballages de nourriture éparpillés sur le gazon.
Un appel citoyen pour collecter les déchets
Les deux amies, lassées de voir tous ces détritus ont commencé par prendre leur courage à deux mains et ont d’abord ramassé 6 kg de déchets sur le site à elles deux le 10 juillet. Voyant qu’un peu d’aide ne sera pas du luxe, elles ont ensuite lancé un appel à volontaires sur Facebook et vendredi 17, ils étaient 25 bénévoles à collecter et trier les déchets. L’association Surfrider Calvados était également de la partie et a assuré le comptage des déchets : 16 kg ramassés en 1 heure, dont 3,5 kg de déchets non recyclables (principalement des mégots), 6 kg de déchets recyclables (dont énormément de capsules) et 6,5 kg de verre.
« Globalement, on reçoit tous la même éducation, et pourtant, certaines personnes ne font pas du tout attention aux autres et laissent des traces de leur passage », a commenté Loan un bénévole.
Sensibiliser la population
« Il y en a qui veulent ranger. C’est bien. Sauf qu’ils tassent des poubelles déjà pleines ou déposent leurs ordures au pied. Avec le vent, tout s’envole », a fait remarquer Luce, une autre participante.
Et les déchets se retrouvent parfois même à flotter dans le port.
Si on peut remercier Manon, Lorine et les bénévoles qui leur ont donné un coup de main, l’idée n’est pas de nettoyer derrière les fêtards tous les week-ends.
« Il faut susciter une prise de conscience. Peut-être qu’en nous voyant, les gens seront plus attentifs », espèrent Manon et Lorine.