Certains cultivateurs remplacent les pesticides par des animaux Lecture : 4 min
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Certains cultivateurs remplacent les pesticides par des animaux

Au Japon, la technique est utilisée depuis longtemps pour la culture du riz : appelée méthode Aigamo, elle consiste à introduire des canards dans les plantations pour éviter de recourir à des intrants chimiques. Le biocontrôle, qui repose sur l’utilisation d’une espèce animale pour préserver les cultures, permet ainsi de lutter contre la pollution. Zoom sur ces animaux et insectes de plus en plus utilisés pour leur capacité à éliminer certains nuisibles qui menacent les cultures, une excellente alternative aux pesticides.

La méthode Aigamo, ou les canards au secours des rizières

La méthode Aigamo a été développée par un agriculteur japonais, Takao Furuno, en 1989. Depuis, elle a fait de nombreux adeptes et a été adoptée par plusieurs autres pays, comme la Chine, le Vietnam, la Corée du Sud, la Thaïlande, les Philippines ou encore l’Iran.

Concrètement, elle consiste à relâcher des centaines de canards dans les rizières dans un délai d’une à deux semaines après la plantation des semis, pour qu’ils puissent manger les insectes et les mauvaises herbes menaçant les cultures.

15 à 20 canards sont nécessaires pour 1 000 m2 de rizière. En plus d’éviter le recours aux pesticides et aux herbicides, ils remplacent aussi l’engrais : leurs déplacements permettent d’oxygéner les sols et leurs excréments viennent les enrichir.

La méthode Aigamo n’est qu’une parmi de très nombreuses techniques de biocontrôle utilisées à travers le monde. Le biocontrôle consiste à protéger les végétaux en se reposant sur les interactions entre espèces. Autrement dit, plutôt que d’éradiquer des nuisibles avec des intrants chimiques, on utilise d’autres espèces animales pour préserver l’équilibre naturel entre les différentes populations.

 

Des oiseaux aux micro-guêpes, les alternatives aux pesticides

Le biocontrôle est si répandu que vous l’avez peut-être déjà pratiqué sans le savoir. C’est le cas si, par exemple, vous avez eu recours à des coccinelles pour éliminer les pucerons de vos rosiers.

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Les coccinelles sont des insectes très utiles au jardin. Grandes consommatrices de pucerons et autres parasites qui font des ravages dans les plantations, elles permettent d’éviter le recours à des traitements chimiques et sont qualifiées, pour l’aide qu’elles apportent aux jardiniers, d’insectes auxiliaires. Pour faire de votre jardin un lieu accueillant et les inciter à y rester, vous pouvez leur fabriquer de petits abris.

À une autre échelle, les viticulteurs, notamment ceux qui cultivent des vignobles en agriculture biologique, sont de plus en plus nombreux à lutter contre les parasites avec l’aide des oiseaux. En installant des nichoirs dans les vignes, ils attirent des mésanges et autres oiseaux, mais aussi des chauves-souris qui consomment les insectes indésirables. Certains viticulteurs sont même devenus des refuges LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux).

En Chine, ce sont les poulets qui sont appelés à la rescousse des agriculteurs pour éliminer les criquets, responsables de dégâts considérables. En 2018, 2200 poulets ont été donnés aux agriculteurs par les autorités chinoises pour protéger leurs cultures. La Mongolie utilise également cette technique de biocontrôle.

À Antibes, dans les Alpes-Maritimes, des chercheurs de l’INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, espèrent un jour pouvoir remplacer tous les pesticides chimiques par différentes techniques de lutte biologique.

Ils étudient la capacité de différents insectes, champignons, bactéries et même phéromones à lutter contre les organismes nuisibles qui détruisent les cultures. Le trichogramme, une sorte de guêpe microscopique, fait ainsi l’objet d’une grande attention : il a la particularité de pondre ses œufs dans les œufs de la pyrale, empêchant cette chenille qui fait des ravages dans les cultures de maïs d’éclore et de se développer.

 

De nombreuses applications du biocontrôle restent à explorer, et laissent entrevoir la possibilité d’alternatives naturelles aux intrants chimiques.


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