Et si l’on pouvait nettoyer les dégâts causés par une marée noire à l’éponge ? Dit comme ça, on a du mal à imaginer que ce soit possible. Pourtant, une équipe américaine a mis au point une éponge qui permet de nettoyer le pétrole des océans. Zoom sur cette innovation.
Tant que les énergies fossiles seront utilisées, le pétrole continuera de se répandre dans nos océans
Il n’y a pas que les marées noires qui font des dégâts dans nos océans… Tant que l’on utilisera des énergies fossiles, les fuites d’hydrocarbures seront inévitables. Récemment, plus de 22 millions de litres de pétrole venant d’une mine de Norilsk en Russie se sont accidentellement répandus dans la rivière Ambarnaya qui se jette dans l’océan Arctique. Greenpeace estime le coût écologique de ces ravages à 1,4 milliard de dollars (USD). L’ONG pense qu’il faudra 10 ans pour que la biodiversité locale s’en remette.
Actuellement, en cas de marée noire, les solutions sont assez limitées et relativement inefficaces :
- faire brûler la couche de pétrole, et se résoudre à augmenter les émissions de CO2 et générer des émanations toxiques
- utiliser des dispersants chimiques pour décomposer le pétrole en très petites gouttelettes tout en laissant derrière des résidus polluants pour la faune marine
- tenter d’absorber le pétrole en surface avec des produits absorbants coûteux et non recyclables qui génèrent à leur tour beaucoup de déchets
Une équipe américaine conçoit une éponge qui absorbe le pétrole
Une équipe de la Northwestern University a conçu une éponge intelligente très poreuse qui absorbe seulement le pétrole en le séparant de l’eau. Elle peut absorber plus de 30 fois son poids en hydrocarbure, et pourrait être utilisée pour nettoyer efficacement les fuites de pétrole, à bas coût tout en préservant la faune marine. Après avoir extrait le pétrole de l’éponge, elle peut être réutilisée plusieurs dizaines de fois sans perdre son efficacité.
L’efficacité de ce type d’éponge — baptisée OHM songe — réside dans sa composition.
« Le secret repose dans un revêtement nanocomposite de nanostructures magnétiques et dans un substrat qui est oléophile (attire le pétrole), hydrophobe (résiste à l’eau) et magnétique », apprend-on dans un communiqué.
Le professeur Vinayak Dravid, directeur de recherche, a déclaré au magazine Forbes :
« En règle générale, nous n’entendons parler que des catastrophes à grande échelle, mais il y a tout le temps de plus petites fuites qui sont tout aussi destructrices pour la biodiversité locale et pour les communautés avoisinantes. Notre éponge peut apporter une solution plus économique, efficace et respectueuse de l’environnement que n’importe quelle technique de pointe utilisée actuellement. »