Comment fabriquer un récupérateur d’eau de pluie de contenance moyenne ?
Il existe différents types de récupérateurs d’eau de pluie : depuis les kits prêts à l’emploi jusqu’au système D. Du simple bidon de quelques centaines de litres à la citerne de plus de 1000 litres... Cela va dépendre à la fois de vos usages, de la superficie de votre toiture, mais aussi de la pluviosité de votre région.
Utiliser son propre récupérateur d’eau de pluie permet de ne plus payer l’eau du réseau pour arroser le potager, nettoyer les vélos ou la voiture. C’est même possible simplement sur une terrasse ou un bacon pour les jardinières de fleurs.
Le matériel nécessaire
- Un baril plastique de 200 litres muni d’un couvercle (attention s’il s’agit de recyclage issu de la filière agricole par exemple, renseignez-vous sur ce qu’il contenait avant afin de limiter le contact de l’eau récoltée avec les polluants chimiques. Il est aussi possible d’utiliser un tonneau en bois si celui-ci est traité pour un usage extérieur)
- Un morceau de moustiquaire ou de grillage à fines mailles
- Un robinet, du ruban téflon de plomberie et un joint pour l’étanchéité
- Un coude en PVC ou en zinc selon les matériaux et le diamètre de vos gouttières
Les étapes de réalisation de votre récupérateur d’eau de pluie
- Commencez par délimiter un cercle d’une vingtaine de centimètres sur le couvercle du baril
- Percez le couvercle et découpez selon le cercle tracé à l’aide d’une scie sauteuse
- Placez la moustiquaire sur le trou de façon qu’elle le recouvre en totalité puis fixez-la avec des vis, des boulons et des écrous
- Sur la partie basse du tonneau, percez un trou de la dimension du robinet, assez bas pour que toute l’eau puisse s’évacuer facilement sans laisser un fond stagner
- Entourez le filetage du robinet avec le scotch téflon et positionnez également le joint
- Insérez le robinet dans le trou, puis vissez une bague de serrage à l’intérieur pour le maintenir bien en place (il est possible d’ajouter du silicone translucide de chaque côté pour une meilleure étanchéité)
- Sur le haut du baril, percez un second trou d’évacuation et insérez-y un coude ou un tuyau d’arrosage pour orienter le déversement du trop-plein dans le regard initial de la gouttière, ou bien reliez-le à un second récupérateur
- Positionnez votre baril sous la gouttière, sur une surface plane, et surélevez-le grâce à une rangée de parpaings
- Pour finir, coupez la gouttière et déviez la sortie de l’eau de pluie à l’aide de deux coudes et une rallonge pour qu’elle arrive juste au-dessus de la moustiquaire
D’autres systèmes intègrent directement la sortie de la gouttière dans le baril de récupération ou insèrent un système de déviation sur la descente de la gouttière. Dans ce cas il convient de placer la grille de préfiltration sur le toit directement.
À noter qu’il est aussi possible d’équiper votre récupérateur d’une petite pompe pour redistribuer l’eau captée avec la pression d’un tuyau d’arrosage.
Un nouveau réflexe à adopter avant d’ouvrir le robinet d’eau potable pour remplir l’arrosoir : foncez voir la quantité disponible dans votre récupérateur d’eau de pluie.
N’oubliez pas d’entretenir votre récupérateur d’eau de pluie
Le baril doit être nettoyé une fois par an et placé en hivernage afin d’éviter les risques de détérioration par le gel. Détournez le collecteur ou laissez les vannes ouvertes pour que l’eau puisse s’écouler durant cette période.
Le principe de captation de l’eau de pluie en 3 temps
Pour capter l’eau de pluie, le principe est simple.
- Il suffit de suivre le ruissellement de l’eau depuis le toit de l’habitation jusqu’aux gouttières et de placer en fin de course une cuve de récupération, dont les caractéristiques principales vont dépendre de l’usage envisagé. Pour les besoins ponctuels du jardin, une cuve extérieure ou même un bidon recyclé pourront faire l’affaire. Pour un usage intensif qui vise une autonomie plus conséquente, l’installation nécessite une cuve enterrée, une pompe et des systèmes de filtration particuliers : filtre à feuilles, filtre à microns et filtre de potabilisation. En outre, le toit doit être totalement sain pour ne pas risquer de contamination dans l’eau.
- Les différents systèmes, du plus simple au plus sophistiqué, incluent toujours une étape de préfiltration. Ceci afin de garantir une eau de qualité, sans feuilles, sans débris divers et sans risque que des petits animaux ne s’y retrouvent coincés.
- Le stockage de l’eau doit se faire dans des conditions optimales : opacité, stabilité, prévention des risques sanitaires, entretien hivernal, limitation des débordements...
Peut-on récupérer l’eau de pluie partout ?
Que votre région soit sujette à de forts taux de pluviométrie ou non, il y a toujours un intérêt à récupérer l’eau de pluie. Toutefois il y a certains critères à prendre en compte. Le toit doit être en pente, de préférence avec un revêtement en ardoise ou en tuile plutôt qu’en matériaux synthétiques, pour limiter tout risque de contamination.
Préalablement à la fabrication et à l’installation de votre récupérateur d’eau de pluie, il convient de définir l’emplacement idéal :
- À proximité d’une descente de gouttière
- Sur un espace suffisamment stable et de niveau afin que le poids de l’eau soit réparti uniformément et que la cuve ne bascule pas
- Avec la possibilité d’évacuer facilement le trop-plein pour éviter d’inonder votre jardin ou votre terrasse
- En surélevant le récupérateur d’eau de pluie afin de pouvoir y placer aisément un seau ou un arrosoir.
Quel intérêt y a-t-il à récupérer et utiliser l’eau de pluie ?
Ouvrir simplement le robinet pour disposer d’eau potable est un confort non négligeable. Mais c’est un geste qui a malgré tout un coût, autant sur le pouvoir d’achat des foyers que sur l’environnement. La récupération des eaux pluviales n’est pas une pratique nouvelle, mais plutôt une habitude qui s’est perdue au fil du temps et du modernisme. Cette tendance apparaît pourtant aujourd’hui comme un enjeu majeur, alliant écologie et économie.
L’Ademe estime que chaque français consomme en moyenne 143 litres d’eau par jour. Parmi ces usages domestiques, l’eau potable est utilisée à hauteur d’environ 7 % seulement pour la boisson et la préparation des repas, contre 93 % pour l’hygiène, les sanitaires, l’électroménager, le ménage et le jardinage. Pourtant le captage des nappes phréatiques et les traitements de potabilisation sont des procédés chers et énergivores qui devraient rester privilégiés pour produire des eaux de boisson.
Plutôt que de finir aux égouts, les ruissellements d’eau de pluie peuvent alors servir à arroser le potager ou nettoyer la voiture et même alimenter les toilettes ou la machine à laver selon les systèmes. Combiner la récupération des eaux de pluie à l’usage du réseau public permet de responsabiliser sa propre consommation, sans manquer d’eau pour les usages essentiels tout en allégeant d’autant plus la facture.
De quoi se réjouir finalement de l’arrivée de nuages annonciateurs de précipitations. À défaut de travaux et d’investissements conséquents pour viser l’autonomie complète, rien ne vous empêche de commencer par une récupération simple avec un dispositif léger non enterré.
En outre l’eau de pluie a de nombreux avantages :
- Elle est gratuite et tombe en abondance dans certaines régions
- L’eau de pluie est naturellement douce et moins chargée en pesticides, en métaux lourds et en résidus médicamenteux
- La récupération des écoulements permet de ménager les nappes phréatiques en puisant moins dans les ressources
- Réutiliser les eaux pluviales limite le travail des stations de traitement des eaux et donc les déchets et les coûts indirects associés
- La collecte des ruissellements agit sur la saturation en eau des sols environnants et elle réduit d’autant la pression sur les réseaux d’égouts.
Des systèmes insolites pour récupérer l’eau de pluie
Décorez votre baril de récupération d’eau de pluie avec de la peinture ou bien habillez-le de bois et de cordages pour lui donner une touche plus naturelle et lui permettre de se fondre dans le décor.
Certaines initiatives pour récupérer l’eau de pluie relèvent même de l’art ou de la poésie.
Créez des cascades avec des gouttières demi-rondes et des seaux. Inventez des fontaines décoratives en détournant des accessoires divers comme des arrosoirs et même des théières métalliques, à la manière des chaînes de pluie.
Ou bien encore, réalisez un canal de drainage avec des pierres afin que l’eau ruissèle selon un circuit prédéfini pour les besoins des plantations. De la même manière, créez des massifs ou installez des jardinières directement au niveau des sorties de gouttières.
