En Île-de-France, l'exposition aux nuisances sonores et à la pollution de l'air dépasse les normes de l'OMS pour 80% des résidents Lecture : 3 min
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En Île-de-France, l'exposition aux nuisances sonores et à la pollution de l'air dépasse les normes de l'OMS pour 80% des résidents

Une étude conjointe publiée par Bruitparif et Airparif révèle un chevauchement préoccupant des zones sujettes au bruit et à la pollution atmosphérique.

La région Île-de-France fait face à une situation préoccupante où environ 9,7 millions de ses résidents, ce qui équivaut à 80% de la population, sont confrontés à des degrés de pollutions sonores et atmosphériques dépassant largement les lignes directrices de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette découverte provient d'une recherche menée conjointement par Bruitparif, le centre de surveillance du bruit en Île-de-France, et Airparif, responsables de la surveillance de la qualité de l'air dans la région.

Les résultats obtenus suivant l'analyse croisée de leurs bases de données montrent que près de 38% des communes franciliennes, totalisant 487 villes, ont une majorité de leur population en proie simultanément à des niveaux élevés de bruit et à un air fortement pollué. Les zones les plus affectées sont celles de la capitale, de la petite couronne, des environs des aéroports et des axes routiers d'importance tels que le boulevard périphérique.

"Nous constatons sans étonnement que les transports sont les principaux coupables de la pollution de l'air et du bruit en Île-de-France."

Olivier Blond, président de Bruitparif, a souligné sur franceinfo l'importance capital d'améliorer l'ensemble des villes entourant Paris, en se concentrant sur des investissements significatifs dans les infrastructures de transport et un urbanisme réfléchi pour réduire ces nuisances à moyen et long terme.

Dans certains territoires, principalement ceux éloignés des grandes zones urbaines et des couloirs aériens, la situation s'avère plus rassurante avec des niveaux de pollution atmosphérique et sonore qui tendent à se conformer aux recommandations de l'OMS. C'est principalement le cas pour les communes situées dans la grande couronne et pour des espaces comme le bois de Vincennes et le bois de Boulogne, ainsi que pour les zones du sud-ouest parisien.

La corrélation entre la pollution environnementale et les impacts sanitaires n'est plus à prouver. Le bruit, selon une étude de Bruitparif de 2021, engendre un coût social astronomique de 43 milliards d'euros en Île-de-France, provoquant des désagréments, des perturbations du sommeil, un risque accru de maladies cardiovasculaires ou de diabète et affectant l'apprentissage. Quant à la pollution atmosphérique, elle facilite le développement de pathologies comme les maladies respiratoires et le cancer du poumon, réduit l’espérance de vie et augmente la mortalité précoce, avec selon Airparif, 7 900 décès prématurés par an dans la région.

La méthodologie de croisement des indices de coexposition air-bruit et l'établissement d'une carte originale à deux dimensions sont le fruit d'une collaboration étroite entre les deux observatoires, en s'appuyant sur des données récentes.