Qu’est-ce que la fast-fashion ?
La fast-fashion signifie littéralement « mode rapide ». Il s’agit pour les marques de proposer de nouvelles collections très souvent et pas cher.
Les vêtements sont produits très vite dans des conditions qui ne sont ni éthiques ni écologiques. Les conditions de travail sont souvent inhumaines, avec des rythmes effrénés dans des « sweatshops », autrement dit des ateliers clandestins ou « ateliers de sueurs ». Les ouvriers sont exploités sans contrat de travail, dans des bâtiments insalubres avec des salaires de misère pour des horaires qui s’étendent souvent de l’aube au coucher du soleil et qui incitent au travail des enfants.
Dans une optique de renouvellement rapide et de surconsommation, la confection de ces pièces se fait à partir de matières premières de faible qualité. Ce qui permet également d’entretenir des bas prix à la vente.
Les articles sont fabriqués à partir de fibres synthétiques pétrosourcées et non renouvelables issues de cultures aux pesticides dont les procédés de transformation utilisent des produits chimiques. Pour l’environnement, le prix à payer est très lourd. La pollution massive des sols et des cours d’eau s’ajoute alors à l’exploitation des êtres humains.
Tout est fait pour pousser à la consommation en occultant ces points négatifs, à grand renfort de publicités, de promotions et de marketing de l’urgence. Entre surproduction et surconsommation, coût social et environnemental, gaspillage et greenwashing, à y regarder de plus près, la fast-fashion n’est finalement pas du tout séduisante. Et c’est justement cette prise de conscience qui pousse la génération Z à s’en détourner malgré cet attrait toujours marqué pour un renouvellement régulier de garde-robe.
Dans ce contexte, le DIY apparaît comme une alternative durable à l’industrie néfaste de la fast-fashion tout en étant moins onéreux que certains articles de mode de marques éthiques et responsables.
DIY mode et couture : une tendance au service de la slow-fashion
Les articles de seconde main et le Do It Yourself pourraient bien prendre le pas sur tout ce pan économique de l’industrie de la mode en 2023. Après la fast-fashion, l’avènement de la slow-fashion pourrait s’amplifier grâce à la popularité croissante du DIY. Cette pratique écologique et économique qui fait son grand retour pourrait bien jouer en faveur d’une désintoxication du modèle addictif de surconsommation.
Le marché de l’occasion a de beaux jours devant lui avec cette tendance qui prend de plus en plus d’ampleur sur la toile. Tutos et chaînes YouTube par centaines, hashtags à plus de 500 millions de vues sur les réseaux sociaux, la customisation et l’upcycling bénéficient d’un réel engouement auprès des jeunes.
C’est d’ailleurs ce que confirme le rapport sur les tendances Instagram 2023, réalisé en partenariat avec WGSN sur un panel de 1200 utilisateurs de la génération Z âgés de 16 à 24 ans à travers les États-Unis. Les jeunes prévoient de développer leur créativité et de prendre la mode en main pour plus de la moitié des interrogés. Alors que les préoccupations climatiques augmentent, la durabilité est une question clé.
Cependant, il ne faut pas tomber dans un autre travers qui consisterait à acheter des pièces neuves pour en faire un seul modèle fait-maison.
Les avantages du DIY dans l’univers de la mode
Pratiquer le DIY, qui signifie littéralement « fais-le par toi-même », revient à fabriquer de ses propres mains divers articles et produits au lieu de continuer à les acheter par réflexe ou par habitude. Dans le domaine de l’habillement, c’est le grand retour du tricot et de la couture. Mais la customisation des vêtements peut aussi passer par de la broderie ou des teintures. C’est ce qui permet par exemple de faire des vêtements tie and dye avec des produits naturels.
Parmi les avantages du Do It Yourself, il faut noter que cette tendance permet de réaliser de belles économies, et c’est en partie ce qui attire la génération Z.
En tant que pratique de mode durable, le DIY favorise une consommation écoresponsable et limite le gaspillage des ressources.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »
Les chutes de tissus ou encore les vêtements qui ne peuvent plus être portés servent alors à la confection d’accessoires beauté comme les chouchous à cheveux ou encore à la fabrication d’articles zéro déchet du quotidien, tels que des éponges écologiques tawashi ou des sacs à vrac.
Le DIY favorise le circuit court et permet de fabriquer des vêtements de qualité en gardant la main sur le choix des matières premières et les coûts. Comme il n’y a pas de dépenses de main-d’œuvre ou de marketing lorsqu’on coud ses propres vêtements, il est possible d’opter plus facilement pour des tissus biologiques sans alourdir son budget. De la même manière, tricoter ses propres pulls permet de se tourner vers des laines plus écoresponsables et éthiques.
Faire soi-même comporte aussi des avantages sociologiques et psychologiques. Sur le web, le DIY fédère une grande communauté. Un moyen de créer du lien autour de l’échange et du partage de connaissances. Utiliser ses mains, développer son imagination et sa créativité c’est aussi retrouver une certaine autonomie qui booste l’estime de soi.
La mode jetable fait face à un concurrent de taille qui attire de plus en plus la cible de prédilection de la fast-fashion. Le DIY assure un nouveau rapport au vêtement pour la génération Z avec des articles de qualité, uniques et personnalisés.
Un peu d'humour DIY pour finir avec Mr Bean