Face à l'urgence environnementale, l'Australie poursuit un chemin controversé. Le gouvernement australien a révélé récemment un plan pour étendre l'exploitation du gaz naturel bien au-delà de l'année 2050. Cela se produit en dépit de son engagement précieux pour la neutralité carbone. Une révélation qui rencontre une forte opposition non seulement de la part des organisations écologiques, mais aussi au sein du même parti au pouvoir. En effet, l'Australie est loin d'être épargnée par les effets du réchauffement climatique. Rappelons qu'elle est régulièrement le théâtre d'échouages massifs de cétacés, que la barrière de corail est confrontée à un blanchiment anormal et que le continent a subi des incendies ravageurs en 2020, puis des inondations en 2022.
Malgré les avertissements de l'ONU et de l'Agence internationale de l'énergie, le gouvernement dirigé par Anthony Albanese a décidé d'allouer des terres pour de nouveaux forages de gaz. Un geste qui rompt avec les promesses électorales centrées sur la lutte contre le changement climatique et qui a surpris par son apparition au sein des conflits intrapartisans.
La dissidence interne est incarnée par des personnes comme Josh Burns, jeune député du parti travailliste. "Mon engagement en politique n'était pas de devenir un support pour l'industrie fossile. Je me dois à ma génération et aux prochaines, ainsi qu'à ma fille, de travailler sans relâche pour une économie décarbonée," a-t-il annoncé publiquement, une prise de position peu courante dans le paysage politique australien.
Cette tension interne est le reflet d'un problème qui se propage bien au-delà des rivages australiens. Richard Denniss, le directeur de l'Australia Institute, souligne ce paradoxe lors d'une intervention importante: "Alors que le gouvernement dévoilait sa politique gazière, la ministre des Affaires étrangères distribuait des fonds dans le Pacifique pour contrer les effets d'un changement climatique exacerbé par l'expansion gazière de notre pays."
"Ceci dépeint clairement le cynisme de l'Australie en matière de politique climatique,"
Richard Denniss, The Australia Institute
Conscient des risques inhérents au gaz naturel, ressource économique majeure du pays, le gouvernement mise sur la technologie de captage du carbone vantée par l'industrie. Cependant, l’efficacité de cette méthode n’a pas encore été prouvée. Cette décision jette le doute sur la crédibilité de l'Australie en tant qu'hôte de la prochaine COP, d'autant plus qu'elle recherche le soutien des nations insulaires du Pacifique déjà confrontées aux impacts du changement climatique.
Australie : malgré le réchauffement climatique, le gouvernement compte recourir au gaz au-delà de 2050, à rebours de ses promesses
— franceinfo (@franceinfo) May 11, 2024
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