Face au regain d'intérêt pour la réutilisation des bouteilles en verre, les grandes surfaces telles que E.Leclerc et Système U emboîtent le pas à Carrefour qui a lancé une initiative de consigne pour le réemploi en Ile-de-France. Charlotte Soulary, chargée du plaidoyer chez Zéro Waste France et intervenante sur franceinfo, préconise une approche plus ambitieuse. Elle appelle à un engagement fort de la part des pouvoirs publics pour l'adoption d'un "pilotage national avec des directives claires et contraignantes", afin de favoriser une pratique généralisée de la consigne, actuellement freinée par son coût économique.
Un besoin impératif de soutien politique
Le système de consigne pour les bouteilles en verre, qui a cédé sa place aux bouteilles en plastique à partir des années 70, doit être réinstauré aujourd'hui selon Charlotte Soulary. D'après elle, la population est prête à adopter cette transition écologique qui répond à une demande croissante. En effet, les enjeux environnementaux actuels laissent deux options : l'arrêt total de l'utilisation d'emballages ou le basculement vers les emballages réemployables.
L'enjeu principal est le manque d'investissements dans les infrastructures nécessaires pour soutenir une initiative de cette envergure. "On observe des tentatives de réemploi qui ne représentent qu'une fraction minime des pratiques en France, sans coordination nationale ni objectifs précis", souligne la chargée du plaidoyer. Elle insiste sur la nécessité de développer une infrastructure et une logistique adaptées à l'échelle nationale, incluant la standardisation des bouteilles réutilisables afin qu'elles puissent être partagées entre différentes marques.
"Afin de mettre en place un système de consigne efficace et durable, il est impératif de s'orienter vers une politique publique qui pourrait facilement s'organiser et se financer au niveau régional ou national. Seules des directives gouvernementales peuvent garantir la réussite d'un tel projet."