Le concept de consigne pour les bouteilles en verre connaît une renaissance en Île-de-France, commencée ce mercredi. Les enseignes Leclerc et Système U invitent les consommateurs à revenir à une pratique autrefois courante en ramenant leurs bouteilles en verre après usage. Cet élan est motivé par une législation récente qui favorise le réemploi.
Face à une machine de consigne, Françoise s'exerce à déposer soigneusement ses bouteilles, suivant les instructions. "La bouteille est saisie par le goulot et s'insère automatiquement," explique-t-elle. Elle se voit remettre un bon de réduction, avec l'assistance du directeur du supermarché de la rue Oberkampf à Paris, Julien Lacave, qui témoigne d'un sentiment de nostalgie. "Je suis à la tête d'un commerce familial établi en 1981. À cette époque, la consigne était déjà une tradition ici, nous faisons donc un bond dans le passé," confie-t-il.
"L'union fait la force dans la consigne"
Des acteurs majeurs de la distribution se sont associés pour cette initiative, incluant des marques bien connues telles que Coca-Cola, Perrier, Vittel et la bière Météor, ainsi que la limonade Lorina, représentée par Alexandre Mariat. "Actuellement, le coût du réemploi dépasse de presque 50% celui de la production de neuf. Nous en sommes aux prémices, mais l'objectif est de généraliser le système de consigne," affirme-t-il. "Et cela ne pourra réussir que par une action collective."
Hugues Pelletier, dirigeant de la société Petrel, s'attache à déployer la consigne sur l'ensemble du territoire français tout en optimisant les circuits de transport. "Nous sommes innovants en utilisant les camions des établissements de restauration qui vont livrer des bouteilles pleines et retourneront avec de l'espace libre. Cela nous permet de centraliser les bouteilles vides à un point de collecte stratégique pour ensuite les redistribuer," explique-t-il. Le système tend à s'étendre plus facilement à l'échelle locale ou régionale, favorisant l'aspect écologique et économique. La législation impose désormais un réemploi de 6% des emballages, pour un total de 100 milliards unités utilisées en France.