Les écoles alternatives en France séduisent de plus en plus Lecture : 9 min
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Les écoles alternatives en France séduisent de plus en plus

Alors que le système éducatif actuel semble montrer de sévères failles, des établissements scolaires différents naissent un peu partout dans l’hexagone. Appelées écoles alternatives, elles proposent des méthodes d’apprentissage radicalement novatrices, en donnant la chance à tous les élèves d’évoluer à leur rythme et parfois même, dans des conditions peu orthodoxes.

Les écoles alternatives sont privées et enregistrent des résultats très intéressants, tant sur le comportement des enfants, que sur leur envie d’apprendre et leurs prouesses intellectuelles. Zoom sur ces écoles qui prennent de plus en plus de place dans le paysage éducatif français.

Les écoles alternatives, qu’est-ce que c’est ?

Les écoles dites alternatives proposent toutes un mode d’éducation différent du dispositif conventionnel mis en place par l’éducation nationale. Elles ne sont pas subventionnées par l’État et ne sont donc aucunement soumises aux programmes, aux horaires, ni aux méthodes pédagogiques du cursus classique. S’adapter au rythme des enfants reste leur priorité, cela afin que chacun apprenne avec plaisir et parfois, en ajoutant des éléments extérieurs favorisant la concentration, l’apprentissage et les bons résultats.

Moins de 600 écoles alternatives existent dans la France entière et accueillent environ 50 000 élèves. Chacune établit sa propre méthodologie en fonction de ses objectifs et les enfants ne suivent pas non plus les mêmes règles qu’en école classique.

L’école alternative cherche à donner envie aux enfants d’apprendre et non pas de les assaillir de connaissances obligatoires et parfois trop lourdes à assumer. Les enseignants sont à l’écoute des élèves et cherchent à développer leur fibre artistique, tout autant qu’intellectuelle, en faisant appel à leurs cinq sens. En école alternative, c’est la pédagogie qui s’adapte aux besoins des enfants et non l’inverse. Quoi qu’il en soit, ces derniers se montrent nettement plus impliqués, demandeurs et volontaires dans leur travail, engendrant pour certains parents, une remise en cause du système éducatif conventionnel français.

Comment fonctionnent les écoles alternatives ?

Un enseignant qui s’adapte à l’enfant et non l’inverse

Comme indiqué plus haut, les écoles alternatives mettent l’enfant au cœur de leur système d’apprentissage. Mais la pédagogie éducative est également très différente de celle des écoles classiques. Ici, les enseignants s’adaptent à chaque élève, ce n’est pas à l’enfant de faire l’effort de suivre et donc, d’accumuler des lacunes. Ce n’est qu’une fois que l’exercice est maîtrisé que le professeur va passer à la leçon suivante. Dans une seule et même classe, il y a donc des niveaux disparates et des programmes qui évoluent différemment suivant les enfants.

Pas de système de notation

Les enfants ne sont pas non plus notés. En effet, cela favorise l’esprit de compétition et ne permet pas de valoriser les efforts fournis par les élèves suivants moins bien. En école alternative, la notation est contre-productive. En effet, elle peut varier d’un enseignant à l’autre, d’un moment de l’année à un autre, mais également en fonction de l’état de l’élève (stress, maladie, problèmes familiaux…), la notation ne peut donc pas être un critère d’évaluation fiable.

En école alternative, les élèves sont évalués de façon continue et se corrigent les uns les autres avec bienveillance. Cela permet à ceux qui ont moins bien réussi d’être aidés, et à ceux qui ont acquis les compétences, de parfaire leur patience envers leurs camarades. En aucun cas, les enfants ne se sentent inférieurs à d’autres par ce biais et chacun dispose d’une tâche bien précise à réaliser, qu’il soit correcteur ou corrigé.

L’entre-aide est au cœur de l’apprentissage

L’empathie et l’entraide sont deux traits de caractère propre aux Hommes. En école alternative, le professeur possède la réponse, mais ce n’est pas le seul : les élèves sont aussi capables d’apporter de l’aide à ceux qui sont en difficulté ou qui posent une question. Ainsi, tout un chacun est apte à apporter à l’autre. Les travaux de groupes sont multiples en établissement alternatif. Ainsi, les enfants deviennent plus rapidement autonomes et savent où et comment trouver les ressources pour répondre à leurs questions. 

L’autonomie : la clé de la réussite

Si l’on met à disposition tous les outils pour travailler avec une méthodologie claire et amusante pour trouver les réponses à leurs problématiques, les enfants seront demandeurs. De même, les instituteurs des écoles alternatives ont pour mission de laisser les élèves faire leurs propres expériences pour aboutir à un résultat. Chacun est également en mesure de choisir ses activités en fonction de ses envies et mène son projet de A à Z (par exemple, en faisant de la peinture, l’élève doit installer sa toile, s’occuper de sa peinture, de ses pinceaux, etc. et range ensuite son espace de travail).

Enfin, les enfants ne sont pas obligés de rester assis toute la journée s’ils n’en ont pas envie. La nature d’un enfant est le mouvement. Cette vérité est respectée dans les écoles alternatives. Ainsi, il se peut que les élèves lisent debout, couchés, assis ou en marchant. Peu importe la méthode, tant que le but est atteint.

Les parents sont directement impliqués

Dans les écoles alternatives, les parents jouent un rôle important. Certains sont invités à animer des ateliers, à participer à certains moments de la journée, à accompagner les enfants en sorties scolaires, etc. Enfin, de nombreuses réunions avec le corps enseignant sont organisées. Elles regroupent les instituteurs, les parents et les enfants, afin que chacun puisse trouver sa place dans le système éducatif.

Le développement personnel de l’enfant est sacré

La société crée aujourd’hui des enfants copiés/collés. Tous suivent plus ou moins le même cursus, seuls les meilleurs réussissent et surtout, la personnalité de chacun est étouffée au profit de l’apprentissage. En école alternative, le bien-être est une matière comme une autre. C’est ainsi que l’on trouve des moments de détente (sophrologie, yoga, méditation), au même titre que des heures de français ou de mathématiques. La confiance en soi et l’épanouissement des élèves sont la clé de la réussite.

À qui s’adressent les écoles alternatives ?

À la base, tous les enfants sont les bienvenus au sein des établissements alternatifs. Notamment ceux étant en échec scolaire, les enfants surdoués, ceux s’ennuyant dans le cursus conventionnel, ceux victimes de railleries, etc. Cela étant, les places sont limitées afin de permettre un enseignement de qualité. De plus, la majorité de ces écoles sont privées et nécessitent très souvent des frais de scolarité assez élevés. Cela restreint donc les possibilités pour les familles les moins aisées.

Quels sont les différents types d’écoles alternatives ?

Les écoles alternatives les plus connues sont les établissements Montessori. La méthode d’éducation mise en place par l’Italienne Maria Montessori dans les années 1900 a porté ses fruits sur de nombreux élèves. Cette pédagogie éducative a séduit de nombreux enseignants français, à tel point qu’une petite centaine d’établissements ont vu le jour, accueillant environ 3 000 élèves.

Dans les écoles dites Montessori, chaque enfant travaille à son rythme et se développe en fonction de ses capacités et de son envie d’apprendre. Il est donc à même de choisir ses activités, d’être actif s’il en ressent le besoin et d’être autonome.

Il existe aussi des écoles alternatives sur le modèle Steiner-Waldorf. L’allemand Rudolf Steiner a mis au point une pédagogie éducative dans les années 1900, plus ancrée sur l’ouverture sur le monde. C’est ainsi que deux langues vivantes sont apprises dès le CP et les élèves sont soumis à des stages dans des fermes, des entreprises ou des organismes sociaux dès la fin du secondaire. Cela a pour but de faire découvrir aux jeunes adolescents la réalité de la société.

Pas moins de 2 500 élèves suivent l’enseignement Steiner-Waldorf en France, dans la vingtaine d’établissements dédiés.

La méthode Freinet est empruntée au français Célestin Freinet qui a mis au point une pédagogie éducative différente dans les années 1920. Elle est proposée par l’éducation nationale sous forme de formations aux instituteurs désireux. Avec cette méthode, l’enfant est amené à apprendre à son rythme et à entraider ses camarades.

Malheureusement, rares sont les établissements Freiner en France à avoir pu obtenir le soutien de l’État français. Les seuls ayant eu cette chance ont eu pour mission de former les enseignants volontaires des établissements publics à leurs pédagogies de travail. En revanche, quelques-uns ont pu signer des conventions leur permettant de recruter un corps enseignant spécifique, partageant la philosophie Freinet.

Enfin, d’autres écoles alternatives existent aussi. À Grenoble, la Schola Natura ouvre ses portes en janvier 2019. Bien que s’inspirant de la pédagogie Montessori, le rapport à la nature et à la terre sera ici privilégié. À L’Isle-sur-la-Sorgue, la directrice de l’école Candide suit le programme proposé par l’éducation nationale, mais cette ancienne professeure de lycée a mis en place un autre mode d’apprentissage. Elle a décidé d’ouvrir les portes de son école alternative aux enfants, mais également aux chats ! Elle expérimente la « ronronthérapie » pour aider les enfants à mieux se concentrer et à être apaisés. L’école de la commanderie à Élancourt a mis en place des vélos-bureaux dans les classes pour pédaler en travaillant. Cela permet aux enfants d’être mobiles s’ils le souhaitent, une aubaine pour les élèves remuants.

L’éducation nationale à la traîne

Les écoles alternatives ayant pignon sur rue et les instituteurs conventionnels étant désireux de mettre en place de nouvelles méthodologies de travail, le ministère de l’Éducation nationale a proposé aux enseignants le souhaitant de construire des projets pédagogiques dans quelques établissements. Cela concerne principalement des ateliers de lecture, des expériences pédagogiques, etc., proposés en dehors des heures d’école.

Des collèges et lycées (ex le lycée autogéré de Paris) ont également mis en place certains dispositifs afin de permettre aux élèves en grandes difficultés de jouir de cours spécifiques en petit nombre pour rattraper le niveau de la classe.

Certains instituteurs ou professeurs ont décidé de réinventer leurs cours, à l’image d’Issaba Abassi, professeur de mathématiques dans un collège de Seine–Saint-Denis. 

Il fait cours en rappant, ainsi, le théorème de Pythagore n’a plus de secret pour les enfants qui apprennent avec plaisir des leçons plutôt complexes de prime abord ! Son approche positive a séduit ses élèves, les parents et le corps enseignant.

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