Les giboulées de printemps ont souvent un charme romanesque, mais lorsque celles-ci se transforment en averses persistantes, cela devient une source d'inquiétude pour les jardiniers. Cette année, la copieuse pluviométrie de la fin de printemps en France suscite quelques préoccupations particulières pour ces amoureux de la terre et de la flore. Averses et éclaircies alternent, prévoyant des temps qui pourraient compliquer la gestion des espaces verts, selon Alain Barraton, le jardinier principal du Grand Parc de Versailles, dans un entretien récent avec franceinfo.
Interrogé sur l'impact des précipitations récentes sur les jardins, Alain Barraton a partagé ses observations suite à une carrière de près d'un demi-siècle à Versailles : les conditions climatiques extrêmes rendent difficile la distinction entre les mauvaises herbes et les plantes soigneusement choisies. Les plantations ont du mal à prendre leur essor sans le soleil nécessaire à leur fleurissement.
Malgré une abondance d'eau, sans la présence du soleil et la chaleur indispensables, la maturation des fruits et légumes est mise en péril. Les pluies intenses risquent d'affaiblir le processus de pollinisation, condition essentielle pour les arbres fruitiers.
"C'est extrêmement préoccupant. Avec le mercure qui grimpe, le risque de voir proliférer des champignons me hante. Contrairement à la forêt amazonienne, nos cultures ornementales ne tolèrent pas un tel taux d'humidité," a souligné Barraton avec préoccupation.
Outre les difficultés agronomiques, M. Barraton attire l'attention sur des dangers plus immédiats concernant la sécurité dans les espaces verts publics. Les branches lourdes de feuilles trempées courent un risque important de se briser, pouvant causer des blessures ou pire. Une vigilance est donc de mise lors de la visite des parcs lors et après de tels épisodes pluvieux.
Face à la question de la protection des cultures, le jardinier reste réaliste et légèrement stoïque en affirmant qu'il ne reste qu'à espérer une amélioration des conditions météorologiques. Il souligne par ailleurs le dérèglement climatique dégrade les sols en bouleversant le rythme traditionnel des saisons.
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