La dentelle, les tissus, les découpes, etc., la lingerie entre dans le côté green de la force avec des tendances écoresponsables. De nombreux créateurs ont affiché leur engagement lors du salon international de la lingerie 2020. Voici comment cet univers est en train de basculer vers le côté écolo.
Le salon de la lingerie 2020 reflète une tendance écologique
L’édition du salon de la lingerie 2020 se déroulant à Paris s’est achevée le lundi 20 janvier dernier. Culottes en dentelles, soutiens-gorges de plus en plus travaillés, brassières et autres pièces délicates, la lingerie s’est affichée sexy et chic, comme chaque année.
Cependant, la démarche écoresponsable des créateurs a été extrêmement mise en avant pour cette nouvelle édition. Les matières durables rivalisaient, comme les tissus à base de bouteilles en plastique récupérées dans la Méditerranée.
Des découpes intelligentes pour des économies avérées
Parce que l’industrie du textile est largement incriminée pour son impact écologique négatif, l’univers de la lingerie tente de sortir la tête haute de cette tourmente. Les jeunes entrepreneurs semblent plus investis que ceux déjà bien installés sur le marché représentant tout de même 2,4 milliards d’euros en 2019 pour la France.
Nombre de créateurs de lingerie, comme Paloma Casile à Paris, font en sorte de découper leurs tissus de façon intelligente. Cela signifie que les chutes sont réutilisées dans la mesure du possible, ou données à des lycées techniques, des associations, etc.
Afin de limiter les pertes et de maximiser les économies, les boucleries des soutiens-gorges sont souvent identiques à toutes les collections. Un nouveau matériau est notamment préféré, il s’agit du zamak, nécessitant moins d’eau pour sa fabrication que les autres présents sur la plupart des pièces.
Les coques de certains soutiens-gorges durables sont également conçues à base de fibres de café. Un matériau qui n’existait pas il y a encore quelques années.
Du tissu bio ou recyclé pour une lingerie écoresponsable
Une autre façon de faire attention à la planète, reste d’utiliser du tissu certifié bio ou Oeko-Tex. Ainsi, les fabricants et les consommateurs ont la garantie que ces matières premières n’ont pas été en contact avec des produits toxiques pour l’environnement. En d’autres termes, ce qui est bon pour la peau est aussi bon pour la planète. Seul « hic », la gamme de coloris est moins importante… Pour résoudre ce problème, il existe désormais des teintures Oeko-Tex, saines pour la planète et non toxique pour la peau.
Margot Dargegen a créé sa propre marque de sous-vêtements après avoir essuyé de nombreux échecs quant à trouver des marques écoresponsables sur toute la chaîne de fabrication. Elle utilise de la dentelle recyclée, des chutes de tissus et du tissu à base de bouteilles en plastique broyées et mises en état de fibres.
Des créateurs qui s’engagent à réparer la lingerie
Paloma Casile s’engage encore un peu plus dans la démarche écoresponsable, en proposant de réparer les pièces abîmées durant 4 ans après achat. Certes, ce procédé permet de fidéliser la clientèle, mais d’un autre côté, il permet aussi de ne pas jeter les sous-vêtements et donc de contrôler les achats compulsifs.
Des fabrications françaises ou européennes
Les Français sont de plus en plus sensibles à la traçabilité des produits qu’ils achètent. C’est pourquoi de plus en plus de créateurs de lingerie font appel à des industries françaises ou européennes pour la fabrication de leurs produits. Ainsi, les conditions de travail sont plus respectueuses et les circuits courts sont donc privilégiés.
Les chaînes de lingerie commencent doucement à se positionner sur cette tendance. Etam a lancé sa première conception à base de dentelle recyclée. Même si le 100 % écologique reste un but quasi inatteignable, faire mieux que ce qui est en vogue actuellement reste un objectif réalisable.