En Italie, la station de ski Pejo 3000 a complètement interdit le plastique pour limiter la pollution. À l’heure où chacun lorgne sur les stations pour aller prendre un bon bol d’air pur et se faire plaisir sur les pistes, penser à l’environnement n’est pas de trop. Entre les déchets abandonnés en haute montagne, les aménagements nécessaires à la pratique du ski et les canons à neige, les sports d’hiver ne sont pas vraiment écologiques. Voici pourquoi la première station « zéro plastique » est une initiative qui fait sens.
La pollution liée au ski : méconnue, mais pourtant bien réelle
Forcément, lorsque des milliers de personnes sont concentrées dans un milieu, la production de déchets augmente de manière significative.
Pour prendre l’exemple de Pejo 3000, il s’agit là d’une petite station de ski, située dans le Val di Sole, qui accueille chaque année environ 140 000 personnes. Ce sont donc plus de déchets ménagers, certes, mais aussi de déchets en haut des pistes et une consommation d’eau et d’énergie disproportionnée par rapport à la taille de la ville en dehors de la période des sports d’hiver.
D’autre part, une autre pollution, plus sournoise, est quant à elle liée au matériel de ski et aux vêtements que nous portons. Ces derniers libèrent des microparticules de polyester, qui une fois dans les airs se laissent porter par les vents, pour terminer leur course sur les glaciers.
Une étude scientifique milanaise qui alerte sur la pollution plastique du glacier
Le Forni, glacier situé à proximité immédiate de la station italienne a été étudié par les scientifiques de l’université de Milan. Les résultats de cette étude sont sans appel : la surface du glacier contient plus de 150 millions de particules de plastique. À titre comparatif, cette concentration est comparable à celle trouvée dans les eaux marines européennes. Les particules trouvées sont essentiellement des particules de polyester et de polyéthylène.
Selon Christian Casarotto, glaciologue au musée des sciences de Trento, les plastiques stockés dans les glaciers finiront tôt ou tard par poser de gros problèmes environnementaux. Ils risquent en effet de s’accumuler au fil du temps, et surtout de s’introduire à terme dans notre chaîne alimentaire.
« Les plastiques […] reviennent sous forme de dommages environnementaux et sanitaires, entrant dans notre chaîne alimentaire », a-t-il déclaré dans une interview à CNN.
Interdire le plastique pour limiter la pollution due aux sports d’hiver
Pour remédier à cela, à Pejo 3000, plus question d’utiliser de plastique désormais. Ainsi, plus de couverts en plastique ni de gobelets, de pailles ou encore de bouteilles en plastique ! Place désormais aux bouteilles réutilisables, aux pailles en bambou et inox et aux couverts en son de blé.
Les articles en plastique à usage unique ont été tout simplement interdits par la station, dans le but de freiner le phénomène de pollution au plastique du glacier Forni. La station s’est également engagée à ôter le plastique présent sur les cartes de remontées mécaniques, et à améliorer encore le recyclage des déchets. Elle souhaite également tendre vers une consommation d’énergie plus verte grâce à trois centrales hydroélectriques produisant de l’énergie renouvelable. Enfin, leurs motoneiges disposent d’un moteur hybride, de manière à limiter leur empreinte carbone.
Pejo 3000, au cœur du parc national du Stelvio, est donc une station à prendre en exemple pour que la pratique du ski puisse rester compatible avec le respect de l’environnement. Si cet hiver, vous partez vous adonner aux joies des sports d’hiver, essayez vous aussi d’avoir un comportement le plus écologique possible. Cela passe par des gestes très simples, comme ramasser ses déchets après un pique-nique en haut des pistes, ou utiliser un contenant réutilisable pour boire votre vin chaud en fin de journée. Allier plaisir et conscience verte, c’est facile !