Le réchauffement climatique mondial en 2024 est en passe de franchir une étape importante. Selon les données récentes du Service Changement climatique de l'observatoire Copernicus, cette année dépasse déjà les 1,5°C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle. Ce seuil symbolique de l'accord de Paris de 2015 a été atteint dès le mois de novembre, un mois marqué par une intensification des phénomènes climatiques extrêmes.
En octobre 2024, la température mondiale a été 1,62°C plus élevée qu'un mois d'octobre "normal" de l'époque préindustrielle, avec des conséquences dramatiques dans plusieurs régions du globe. Pour exemple, les typhons dévastateurs en Asie , les ouragans à Cuba, les sévères sécheresses en Afrique, en Amazonie, en Malaisie, les inondations à Dubaï en Russie et en Afghanistan. Ces évènements ont frappé les quatre coins du globe et ont amplifié les défis déjà colossaux auxquels les populations sont confrontées.
Une tendance inquiétante
Ces anomalies de températures observées au cours des 16 derniers mois indiquent une tendance à la hausse du réchauffement climatique. Les données de Copernicus montrent que cette anomalie de +1,5°C par rapport à la période 1850-1900 est désormais une constante. Ce phénomène dépasse les prévisions et suscite une inquiétude croissante sur la capacité de la planète à éviter les impacts les plus graves du changement climatique.
Le réchauffement de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels reste l'objectif clé de l'accord de Paris, mais sa réalisation demeure incertaine dans un contexte d'augmentations continues des températures mondiales.
Bien que l'accord de Paris vise à limiter l'élévation de la température à 1,5°C sur le long terme, cette moyenne devra être observée sur une période de 20 ans pour être considérée comme un dépassement durable. En réalité, le réchauffement global s'élève actuellement à environ 1,3°C.
Un réchauffement dangereux à venir
Si les tendances actuelles se poursuivent, les experts estiment que le réchauffement climatique pourrait se traduire par une augmentation de 3,1°C d'ici la fin du siècle.
Cette scénario serait catastrophique pour la planète notamment en raison des sécheresses, des vagues de chaleur et des inondations qui auraient des répercussions dramatiques sur la vie humaine et l'économie mondiale.
Même en tenant compte des engagements actuels des nations pour limiter les émissions, la température moyenne mondiale pourrait augmenter de 2,6°C, un scénario déjà préoccupant.
L'ONU avertie que les politiques climatiques actuelles conduisent la planète vers un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C d'ici 2100, un seuil qui entraînerait des conséquences dramatiques pour les populations et les écosystèmes.
Les pays sont invités à revoir leurs objectifs climatiques d'ici février 2025, un processus essentiel pour ralentir cette tendance. Cependant, les engagements actuels restent insuffisants face à l'ampleur des enjeux. Les promesses de financement des pays riches pour soutenir la transition énergétique des nations en développement restent bien en deçà des besoins, limitant les progrès vers un avenir plus durable.
Des catastrophes naturelles aux conséquences économiques dévastatrices
Les catastrophes en séries rencontrées cette année ont engendré des pertes économiques estimées à 310 milliards de dollars, selon le groupe d'assurances Swiss Re.
Les incendies de forêt, les tempêtes, et les crises hydriques ont provoqué des destructions massives et des perturbations économiques à une échelle sans précédent. Ces événements illustrent de manière frappante l'urgence d'agir pour limiter l'ampleur du réchauffement climatique.
Climat : 2024 sera bien la première année au-dessus du seuil de 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle https://t.co/qqGi0p1J5L
— Le Monde (@lemondefr) December 9, 2024
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