Réchauffement climatique : les liaisons vitales entre arbres et champignons en danger Lecture : 2 min
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Réchauffement climatique : les liaisons vitales entre arbres et champignons en danger

Une récente publication scientifique alerte sur les risques que représente le réchauffement climatique pour la collaboration cruciale entre les arbres et les champignons mycorhiziens, essentiels pour l'échange de nutriments.

Le réchauffement planétaire bouleverse les écosystèmes, obligeant les espèces à chercher des refuges plus accueillants. Dans une recherche récente, diffusée par la prestigieuse revue PNAS le 27 mai, on découvre que la migration des arbres entraînée par ces bouleversements risque d'être freinée par des difficultés d'association avec les champignons mycorhiziens, cruciaux pour leur survie.

Les champignons mycorhiziens, organismes filamentaires microscopiques, établissent une symbiose avec les racines des arbres. Ils facilitent leur alimentation en nutriments tout en bénéficiant du carbone que produisent ces derniers. Il est estimé que 60 % des arbres sur Terre interagissent avec une forme particulière de ces champignons, appelée ectomycorhizienne.

Cette étude met l'accent sur les forêts d'Amérique du Nord et présente une prévision troublante : 35 % des associations entre arbres locaux et champignons ectomycorhiziens pourraient être désavantagées par le dérèglement climatique. Effectivement, arbres et champignons n'occupent pas les mêmes niches et ne répondent pas identiquement aux changements de température, ce qui pourrait mener à un désaccord spatial entre les deux groupes, affaiblissant ainsi leur alliance.

« Nous pourrions assister à la disparition locale de ces connexions interespèces capitales », souligne l'article scientifique. Dans ce contexte, les pins seraient parmi les arbres les plus touchés.

En révélant combien le changement climatique perturbe des relations symbiotiques primordiales, cette étude soulève de nouvelles inquiétudes. Clara Qin, coauteure de l'article, exprime une perspective rarement considérée : « Lorsque nous pensons aux migrations écologiques liées au climat, notre réflexion se focalise sur des facteurs non vivants, comme la distribution géographique des habitats. Les facteurs biologiques, tels que la présence de partenaires symbiotiques, sont souvent négligés. »

L'auteur principal, l'écologue Michael Van Nuland, souligne le caractère impératif de poursuivre les recherches en ce domaine : « Ces interconnections soutiennent la biodiversité de notre planète et il est critique de les comprendre et de les préserver ». Ainsi, les défis posés par la crise climatique comprennent également la sauvegarde des alliances vitales de notre écosystème.