L'écosystème dispose d'agents de décomposition naturels exceptionnels : les champignons. Arborant ce savoir, la société américaine Mycocycle élaboré une technique permettant d'utiliser les champignons pour dégrader et recycler les déchets issus de la construction, fréquemment composés de plastiques et autres substances à base de pétrole. Ces matières sont ainsi converties en éléments organiques grâce à l'activité digestive des mycéliums.
Ce processus innovant prend deux semaines à compléter, période durant laquelle les champignons décomposent les molécules carbonées des déchets. Mycocycle assure une réduction de toxicité de 98% en utilisant des processus de biosorption, bioconversion et biodégradation. Cela donne lieu à la création de matériaux durables et légers, résistants à l'eau, au feu et utilisables pour l'isolation ou la réalisation de panneaux acoustiques.
Un enjeu face à l'accroissement des déchets de construction
L'inspiration derrière Mycocycle provient de Joanne Rodriguez, qui, après trente ans d’expérience dans la construction, a décidé de lancer cette initiative révolutionnaire en 2018. Reprenant la philosophie de Lavoisier, elle propose une solution durable pour réduire les 660 millions de tonnes de déchets générés par le secteur de la construction aux États-Unis, un secteur en constante croissance.
"La réponse est là, juste sous nos pieds. Dans la nature, rien ne se perd" - Joanne Rodriguez, en citant la maxime de Lavoisier et soulignant le potentiel de la biodégradation naturelle.
Joanne met un point d'honneur à produire des matériaux recyclés via les capacités propres des champignons, sans recours aux OGM, se distinguant ainsi d'autres firmes qui utilisent le mycélium pour fabriquer des produits.
Élargissement du champ d'action : le recyclage des pneus
La vision de Rodriguez ne s’arrête pas aux matériaux de construction. Elle vise notamment une application de sa technologie au recyclage des pneus, qui représente un marché potentiel considérable. Le défi de transformer des matériaux comme le caoutchouc est encore à l'étude, mais l'intérêt des investisseurs est palpable. Le domaine du mycélium pourrait peser 4 milliards de dollars d'ici deux ans, et Mycocycle a déjà levé 3,5 millions de dollars pour continuer ses recherches et son développement.
Source image : https://fr.123rf.com/ai-image-generator/