Des riverains, unis sous la bannière de différentes associations, expriment leur frustration et leur inquiétude suite à l'annonce gouvernementale de suspendre le programme Ecophyto. Ce dispositif, destiné à réduire l'usage des pesticides, est temporairement mis en veille, suscitant une vague de mécontentement parmi ceux qui vivent à proximité des zones d'épandage.
Les associations, parmi lesquelles Alertes pesticides Haute Gironde et Riverains ensemble Durance, déclarent collectivement : "Il est vital que nos agriculteurs puissent exercer leur profession avec dignité tout en préservant la biodiversité et la santé publique". Elles se présentent comme des "victimes indirectes" face à ce qu'elles considèrent comme un recul dans la lutte contre la pollution chimique en milieu rural.
La transparence: une demande des associations
La demande de transparence et la nécessité d'information quant aux substances chimiques utilisées se situent au cœur de leurs préoccupations. "Nous n'avons pas l'information en amont d'un épandage. En notre absence, rien ne nous indique que nos biens extérieurs sont exposés. Selon les conseils du centre antipoison, nous devons laver tout ce qui a été exposé : des fruits aux jouets", déplore le collectif.
Leurs craintes se concentrent particulièrement sur la vulnérabilité des enfants face à ces substances potentiellement cancérogènes. "Les enfants sont extrêmement sensibles, avec une augmentation alarmante des cas de cancers pédiatriques liés, d'après nous, à ces expositions", affirment-ils.
Face à cette mobilisation, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a tenté de rassurer en précisant qu'il ne s'agissait pas d'un "recul" mais d'une "pause" dans le programme, tout en réaffirmant l'ambition de réduire de 50% l'utilisation des pesticides d'ici à 2030.