Plus de 2 000 applicateurs de tampons collectés dans la nature, les parcs et les rues
La militante écologiste britannique Ella Daish n’en est pas à son coup d’essai. Elle est l’initiatrice du mouvement #EndPeriodPlastic, lancé en 2018, qui vise à convaincre les fabricants de protections périodiques de supprimer le plastique de leurs produits.
Cette fois, elle a décidé de mener une nouvelle action pour le moins originale. À la suite d’un appel lancé à toutes les personnes volontaires, elle a rassemblé plus de 2 000 applicateurs de tampons. Ces applicateurs en plastique ont été collectés sur 15 sites différents au Royaume-Uni, que ce soit en pleine nature, dans les rivières ou sur la plage par exemple, mais aussi dans les rues et les parcs des villes.
Une fois lavés et désinfectés, 1 200 applicateurs ont servi de matière première à Ella Daish pour créer une sculpture de 1,80 m reproduisant la forme d’un tampon. Ils ont été fixés sur une structure métallique, sans matière adhésive ni plastique supplémentaire. Le processus de fabrication a duré plusieurs mois.
Convaincre les fabricants de protections périodiques en plastique d’opter pour des alternatives biodégradables
Au cours de sa création, la militante a constaté que 87,5 % des applicateurs provenaient de la marque Tampax, détenue par le groupe Procter & Gamble. Par le passé, Ella Daish est parvenue à convaincre plusieurs marques britanniques, comme Superdrug et Sainsbury, de remplacer les applicateurs en plastique par des applicateurs biodégradables, en carton par exemple.
Elle s’est désormais fixé comme objectif de convaincre le géant américain Procter & Gamble de faire de même avec la marque Tampax. Par le passé, elle avait déjà été en contact avec la filiale britannique du groupe, mais ses demandes n’avaient pas été prises en compte. Elle a donc décidé de se rendre directement devant le siège européen de Procter & Gamble, en Suisse, et d’y déposer sa sculpture.
« Je leur rends ça parce que c’est leur responsabilité. Ils sont à l’origine de ce plastique inutile, et ils peuvent faire quelque chose contre ça », a-t-elle expliqué. Selon elle, « les gouvernements n’en font pas assez pour tenir les marques et les entreprises responsables de leur impact négatif sur l’environnement ».
Chaque année, dans le monde entier, 45 milliards de tampons et de serviettes périodiques sont jetés. Une part non négligeable se retrouve dans la nature. Qu’il s’agisse des serviettes hygiéniques ou des tampons, ces protections sont majoritairement constituées de matières synthétiques issues de la pétrochimie, et polluent donc durablement l’environnement.