Un phénomène jugé 'hors norme' a été observé récemment, avec une série 'd'exploits thermiques' dépassant les relevés habituels en Afrique. Durant la semaine du 11 au 17 mars, diverses sources sur une plateforme de réseautage social ont mentionné des températures anormalement élevées sur tout le continent africain. Benjamin Pohl, climatologue affilié à l'Institut Biogéosciences de l'Université de Dijon, confie: 'On constate la conjonction de facteurs propices à une hausse des températures en cette période de l'année.'
EXCEPTIONAL IN AFRICA
— Extreme Temperatures Around The World (@extremetemps) March 17, 2024
Records keep allover from North to South
37.2 Kinshasa DR CONGO Hottest day ever tied
39.5 Impfondo Congo Rep., 38.0 Makoua again
43.4 Mango TOGO 0.1 from national record
Dozens of records in SOUTH AFRICA again (tweet tomorrow). pic.twitter.com/7R5yjxQv2M
Les données de Copernicus, le service d'observation terrestre européen, attestent une prédominance des anomalies de température sur de vastes portions du continent durant cette période. Grâce à l'outil en ligne Climate Pulse, on peut visualiser ces variations en comparant la situation actuelle avec les moyennes des années 1991-2020. Les régions où les températures s'élèvent de +8 à +12°C par rapport à la normale sont clairement identifiées par une coloration rouge intense.
Benjamin Pohl explique cette chaleur principalement par les effets cumulatifs du réchauffement global dû à l'activité humaine augmentée par un épisode récent d'El Niño particulièrement intense. Il précise : 'L'afrique est touchée de manière assez uniforme par la chaleur, en particulier dans le nord et le sud de la cuvette congolaise, sur l'ensemble du Sahel et en Afrique de l'Ouest.'
Un autre facteur vient s'ajouter à cette problématique. Selon le spécialiste, 'l'Océan Indien connaît quelquefois un réchauffement en réponse à El Niño, en particulier dans sa partie occidentale, impactant davantage l'Afrique australe et l'Afrique de l'Est.'
'La période printanière est traditionnellement la plus chaude au Sahel. Mais cette année, elle s'annonce d'une chaleur tout à fait exceptionnelle.'
Benjamin Pohl, climatologue
Il apparait ainsi qu'on enregistre une hausse des records de températures à l'échelle annuelle, conjointement à une diminution des records de froid. Cette situation se produit dans le sillage d'une année 2023 marquée par une série d'extrêmes climatiques en Afrique, avec un rapport de l'Organisation météorologique mondiale soulignant des anomalies telles que 'une chaleur atypique', 'un déficit de précipitations', 'des vagues de chaleur notables' et même 'des inondations'. Le climatologue ajoute : 'Les populations les plus affectées par ces changements sont également celles qui sont le plus vulnérables et ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre responsables de cette surchauffe.'
Alerte chaleur au Soudan du Sud avec des pics à 45°C
En réaction à cette vague de chaleur sans précédent, le gouvernement du Soudan du Sud a pris la décision sans précédent de fermer les écoles dès le 18 mars pour une durée indéterminée. Ces températures inhabituelles pourraient atteindre les 45°C. Si les températures élevées ne sont pas rares pendant le pic de la saison sèche, elles excèdent rarement les 40°C dans ce pays d'Afrique de l'Est fortement impacté par le changement climatique.
'Nous vivons une période de forte chaleur dans la plupart des régions du Soudan du Sud. (...) Nous attendons des températures allant de 41°C à 45°C pendant la semaine', a alerté un communiqué interministériel. Les autorités préviennent que ce phénomène s'étendra sur 'au moins deux semaines' et rapportent des décès liés à cette chaleur excessive.
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne sur Terre a gagné 1,1°C, une augmentation attribuée avec certitude aux énergies fossiles utilisées par l'homme. Ce réchauffement sans précédent en termes de vitesse pose un risque majeur à l'avenir de l'humanité et à la biodiversité. Toutefois, il existe des solutions telles que les énergies renouvelables, la sobriété énergétique et la réduction de la consommation de viandes pour contenir cette crise.
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