Privilégier les circuits courts et les producteurs locaux
Du 1er au 8 février 2021, le site En Vert Et Contre Tout incite les citoyens qui le souhaitent à réfléchir à leur mode de consommation : pendant une semaine, le média suisse lance le défi de s’approvisionner ailleurs que dans les supermarchés, pour favoriser les circuits courts et les producteurs locaux.
« Encourager les commerces indépendants, redécouvrir les épiceries de quartier, soutenir les petits producteurs, favoriser la vente en vrac et le commerce local, repeupler les marchés ou encore réapprendre à n’acheter que l’essentiel » : tel est l’objectif de « Février sans supermarché », comme l’explique En Vert Et Contre Tout.
Le défi s’appuie sur 80 groupes Facebook régionaux, qui permettent aux membres d’échanger des conseils et des bonnes adresses. L’objectif n’est pas nécessairement de boycotter les supermarchés, mais de redécouvrir progressivement des alternatives à ces géants de la distribution, qui pratiquent le suremballage et laissent peu de place, en termes de concurrence, aux petits producteurs.
Participer à ce défi peut donc se faire de différentes façons, que ce soit en se passant totalement de supermarché ou en commençant par acheter son pain quotidiennement dans une boulangerie de proximité.
Les circuits courts plébiscités pendant le premier confinement
Les organisateurs de ce « Février sans supermarché » sont bénévoles, et l’objectif premier est d’inviter à la réflexion pendant une semaine, dans l’espoir que de nouvelles habitudes de consommation soient adoptées de manière durable.
Ce défi est inspiré d’un mouvement de boycott des supermarchés initié il y a de nombreuses années.
En 2007, le Daily Mail, journal britannique, avait dans sa rubrique « Femail » mis au défi 3 de ses journalistes de se passer totalement de supermarché pendant 40 jours. En 2016, une journaliste du Figaro, Mathilde Golla, avait quant à elle réalisé une enquête participative intitulée « 100 jours sans supermarché », à partir de sa propre expérience.
Suite à ces initiatives, En Vert Et Contre Tout a alors décidé de lancer son propre défi en 2017. Rapidement, la France s’y est intéressée et a commencé à y participer, tout comme la Belgique à partir de 2019 ainsi que le Québec, l’Espagne et la Tunisie en 2020.
Si les organisateurs ont cette année, en raison de la pandémie, hésité à renouveler l’expérience, conscients des contraintes quotidiennes déjà nombreuses, du « budget restreint » et de « la charge mentale alourdie par ces derniers mois », ils ont toutefois estimé que ce défi était « encore plus nécessaire en 2021 ».
Les consommateurs semblent leur donner raison, puisque le succès des circuits courts ne cesse de s’accélérer depuis le début de la pandémie. Le phénomène a été très marqué lors du premier confinement, durant lequel de nombreux Français ont privilégié les commerces de proximité et les petits producteurs.
D’après l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), les circuits courts représenteraient désormais 20 % des ventes, contre 10 % seulement en 2010 selon l’Insee. Une tendance que le gouvernement semble avoir entendue, puisqu’une enveloppe de 30 millions d’euros a été débloquée dans le cadre du plan de relance pour développer les jardins partagés, les vergers urbains, potagers urbains ou l’agriculture urbaine.