Marie Toussaint : députée activiste au service de la justice climatique Lecture : 9 min
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Marie Toussaint : députée activiste au service de la justice climatique

Elle figure parmi les personnalités publiques qui œuvrent pour la justice environnementale et l’égale dignité pour toutes et tous. Militante depuis toujours, Marie Toussaint porte ses combats sur différents tableaux. Dans le milieu associatif, dans le domaine juridique et dans les instances parlementaires, elle est sur tous les fronts pour faire avancer les droits de la nature et amener à une reconnaissance des crimes d’écocide. De militante à juriste et eurodéputée… Retour sur son parcours et ses engagements. Portrait d'une activiste au service de la justice climatique.

Militante, juriste écologiste et eurodéputée, Marie Toussaint est une personnalité publique au service de la justice climatique et de la dignité pour tous.

Une enfance « engagée »

Marie Toussaint est née le 27 mai 1987 à Lille. Ses parents sont tous deux issus de familles ouvrières. Son père, marin de profession et sa mère, professeure d’économie en lycée technique, ont tous deux été membres d’ATD Quart Monde, une ONG engagée dans la lutte contre la pauvreté.

Dès toute petite, Marie Toussaint baigne dans un environnement où l’engagement au service d’une cause nourrit une vie qui a véritablement du sens. Elle a déménagé de Lille à Bordeaux où elle a « grandi entre les barres d’immeuble » dans la cité des Aubiers, confie-t-elle. Loin de la vie privilégiée, elle a vécu son enfance au milieu des problèmes sociaux et environnementaux.

« Je ne les ai pas découvert, je les ai toujours eu sous les yeux », dit-elle.

Après son baccalauréat, elle intègre Sciences-Po grâce aux conventions d’éducation prioritaire. Elle rejoint au même moment le mouvement écologiste. Animée par une volonté de justice, notamment pour lutter contre les décisions qui mettent en danger la planète, elle s’oriente ensuite vers le droit. En effet, c’est pour disposer d’outils concrets que la jeune femme intègre à cette période un Master de droit international de l’environnement.

Marie Toussaint est convaincue que « pour sauvegarder le vivant, pour défendre les droits des peuples en première ligne, pour préserver leurs territoires de vie, il nous faut créer et construire les cadres juridiques nécessaires pour protéger la nature et la planète. »

 

 

Les temps forts de son parcours

En 2005, à 18 ans, elle rejoint le parti politique Europe Ecologie - Les Verts. En 2009-2010, Marie Toussaint devient attachée parlementaire de l’eurodéputée Catherine Grèze, ce qui la familiarise avec les rouages du Parlement européen. Elle sera ensuite co-secrétaire fédérale des Jeunes Ecologistes en 2011 puis directrice de cabinet d’Antoinette Guhl, adjointe à la Maire de Paris.

En 2012, aux côtés de Valérie Cabanes, Marie Toussaint rejoint le mouvement citoyen international End Ecocide on Earth. Cette organisation non gouvernementale est entièrement dédiée à la reconnaissance de l’écocide comme 5ème crime contre la paix.

En 2015, Marie Toussaint fait partie des membres fondateurs de l’association Notre Affaire à Tous, qui n’est autre que le prolongement français du mouvement End Ecocide on Earth.

Notre Affaire à Tous vise l’instauration d’une justice climatique dans l’optique de défendre l’intérêt général et les droits du vivant. C’est de ce mouvement que naîtra l’Affaire du Siècleen partenariat avec la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France. Il s’agit du premier recours en justice contre l’État français pour « inaction climatique »L’Affaire du Siècle est à ce jour la plus grande pétition en ligne de l’histoire.

Lors des élections européennes de 2019, Marie Toussaint est coordinatrice du programme d’Europe Écologie – Les Verts (EELV).

Très active dans le parti « Marie a été une bouffée d’oxygène pour notre mouvement », raconte David Cormand.

Elle est élue eurodéputée le 26 mai 2019 et siège dans différentes instances, notamment la commission ITRE (Industrie, Recherche et Environnement) et la commission JURI (Affaires juridiques). Elle défend dans ce cadre les droits du vivant, les droits des femmes, les droits des jeunes et des plus précaires. Elle est également suppléante au sein de la commission ENVI (Environnement, santé publique et sécurité alimentaire). En 2023, elle annonce sa candidature pour mener la liste EE-LV aux élections européennes de 2024.

Ses engagements militants, juridiques et politiques

Pour Marie Toussaint « le XXIe siècle sera celui de la lutte pour les droits des pollué·es face aux pollueur·ses, et de la nature dont nous faisons partie. Nous sommes tou·tes les avocat·es de la planète. »

 

La reconnaissance des droits de la nature

À travers une série de conférences appelées « Vers une reconnaissance européenne des droits de la nature », Marie Toussaint est à l’initiative d’un grand débat sur le sujet qui a permis de mobiliser différents acteurs.

Des parlementaires des institutions européennes, des maires et des associations au niveau local… Tous engagés dans un processus inédit visant à réclamer un statut juridique et des droits pour la nature afin de pouvoir défendre et représenter les intérêts de la planète en justice. À l’image d’autres pays comme l’Équateur ou la Nouvelle-Zélande qui ont accordé des droits aux écosystèmes, Marie Toussaint a souhaité promouvoir cette approche au sein de l’Union européenne.

La reconnaissance du crime d’écocide

C’est l’un de ses cheval de bataille depuis 2012 avec son engagement au sein de l’association End Ecocide on Earth puis Notre Affaire à Tous. Les crimes d’écocide sont toutes les actions qui ont causé des dommages écologiques graves et qui ont participé au dépassement des limites planétaires, à l’effondrement de la biodiversité, à l’exposition grandissante aux pandémies zoonotiques...

Après les génocides, les crimes de guerre, les crimes d'agression et les crimes contre l'humanité, ces graves crimes contre l’environnement sont aussi des atteintes aux droits humains. Depuis le début de son mandat au Parlement européen, Marie Toussaint n’a cessé d’œuvrer pour que ce concept soit connu et reconnu.

 

Des avancées majeures ont pu voir le jour, notamment le positionnement de plusieurs commissions en faveur d’une reconnaissance de l’écocide en droit européen. Tout comme la création en 2020 de l'Alliance Internationale parlementaire pour la reconnaissance de l’écocide. Mais l’eurodéputée remarque également que les lobbyistes des énergies fossiles sont encore trop infiltrés dans les différentes institutions européennes.

 

 

La lutte contre les violences environnementales

Pour Marie Toussaint, la cause environnementale est aussi une affaire de justice sociale, pointant du doigt que ce sont les populations les plus faibles et les plus fragiles économiquement qui subissent en premier lieu la crise écologique.

« Ceux qui ont voulu exploiter la Terre ont toujours exploité les êtres, ceux qui voulaient exploiter les êtres l'ont toujours fait au détriment de la Terre. »

Marie Toussaint est aussi vice-présidente de l'Intergroupe de lutte contre la Grande Pauvreté qui réunit des eurodéputés de tous les partis politiques autour de cette cause.

Elle a également développé le sujet dans un livre co-écrit avec Priscillia Ludosky intitulé « Ensemble nous demandons Justice, pour en finir avec les violences environnementales ».

 

La protection des défenseurs de l’environnement

Les lanceurs d’alerte, les journalistes, les activistes et autres défenseurs de l’environnement sont souvent soumis à des pressions juridiques, mentales et/ou financières destinées à les réduire au silence.

Pour faire face à ce harcèlement, Marie Toussaint a souhaité travailler avec différents acteurs afin de porter des propositions de protection à l’échelle de l’Union européenne. Son ambition étant de faire naître un programme européen de protection des défenseurs et défenseuses de l’environnement.


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