Des mauvaises habitudes qui génèrent d’énormes émissions de carbone
Des scientifiques anglais se sont penchés sur ces messages succincts et aux émissions carbone qui y étaient liées. Le constat est assez alarmant, car des milliers de serveurs sont sollicités. Pour diminuer les émissions carbone liées aux messageries sur le net, il faudrait revoir les règles de politesse. Il faut avoir à l’esprit qu’un mail envoyé a des répercussions sur l’environnement. Envoyer un mail consiste également à stocker des données sur des serveurs qui émettent du carbone. L’enjeu est de mettre en place des pratiques écoresponsables lorsque l’on utilise nos messageries.
Autrefois, pour communiquer, il était nécessaire d’envoyer un courrier papier. Ce temps-là est terminé. Il n’est plus nécessaire d’abattre des arbres pour produire du papier. Mais les messages numériques ont aussi un impact sur l’environnement. Cette révolution digitale a considérablement changé nos habitudes.
Un travail mené par des chercheurs britanniques « Think Before You Thank » indique qu’au Royaume-Uni, si chaque internaute envoyait un seul message de moins chaque jour, 16 tonnes de CO2 seraient émises en moins chaque année, l’équivalent de 80 000 trajets en avion entre Londres et Madrid. Des chiffres qui donnent le tournis.
De quelle manière réduire cette pollution numérique ?
Quotidiennement, des milliards de mails sont envoyés et souvent pour ne rien dire d’essentiel. En 2019, l’Ademe se montrait inquiète. L’agence pour la transition écologique indiquait que les envois de mails constituaient 4 % des émissions de CO2 sur la planète, soit 1 % de plus que le trafic aérien dans le monde. L’empreinte carbone liée aux envois de mails devrait doubler d’ici 2025, estime l’Ademe. Chaque heure, 8 à 10 milliards de mails sont échangés dans le monde.
Il faut savoir que l’impact de l’envoi d’un message dépend de plusieurs facteurs : le poids de la pièce jointe, mais aussi du temps de stockage sur un serveur et le nombre de destinataires. Multiplier par 10 la quantité des destinataires d’un message quadruple son empreinte carbone.
Évitez les mails inutiles
Dans un rapport scientifique publié par le Financial Times, la question des mauvaises pratiques numériques a été analysée. Les chercheurs expliquent s’être penchés sur les mails inutiles envoyés tous les jours. Ce programme d’étude a été élaboré pour préparer la COP26 qui se tiendra à Glasgow, en Écosse, du 1er au 12 novembre 2021.
Les résultats indiquent les dérives de l’usage des mails. En France, 1,4 milliard de mails sont échangés chaque jour et apparemment les ¾ sont inutiles. Un mail sans photo qui est envoyé à un destinataire engendre 4 grammes de carbone. Les pratiques doivent évoluer : on peut très bien se passer des formules de politesse dans les échanges numériques.
Il faut aussi penser à envoyer un mail lorsque c’est réellement nécessaire. Vous pouvez aussi prévenir vos interlocuteurs en disant que votre attitude s’inscrit dans une démarche écologique et que vous souhaitez tout simplement réduire l’empreinte carbone de vos échanges numériques.
Les nouvelles habitudes à adopter
Pour limiter l’impact environnemental des usages numériques, quelques réflexes sont à adopter. D’abord, il faut penser à éteindre les appareils informatiques quand ils ne sont pas utilisés. Ainsi, vous prolongerez leur durée de vie et diminuerez leur impact carbone. Autre bonne habitude à avoir : fermer les onglets dont vous ne vous servez pas, vider régulièrement votre boite mail et votre corbeille.
Vous devez aussi penser à supprimer les pièces jointes d’un mail auquel vous répondez. Il est également judicieux d’optimiser la taille des fichiers que vous envoyez : fichiers compressés et images en basse définition sont à privilégier.
Autre réflexe à mettre en place : passer par des sites de dépôt temporaire comme WeTransfer plutôt que d’envoyer une pièce jointe dans un mail, et plus particulièrement quand les destinataires sont nombreux. Pour les fichiers vraiment lourds, la meilleure option reste, tout simplement, la clé USB. Il ne faut hésiter à se désinscrire des listes de diffusion qui ne vous concernent plus et de se désabonner des newsletters que vous ne lisez jamais.