L'importance cruciale des vers de terre pour nos écosystèmes est souvent sous-estimée et pourtant, ces créatures discrètes sont au coeur d'un élan de conservation porté par Christophe Gatineau, ingénieur agronome. Dans une déclaration récente sur France Bleu Limousin, l'expert a exprimé son inquiétude quant à l'absence de reconnaissance légale pour ces organismes essentiels. Cette préoccupation a conduit à la création de la 'Ligue de protection des vers de terre', une initiative lancée en concordance avec la célébration de la Journée de la Terre.
Biodiversité : "Aujourd’hui les vers de terre n’existent pas dans la loi", alerte un agronome qui lance la Ligue de protection des vers de terrehttps://t.co/QuKldCaI6U
— franceinfo (@franceinfo) April 23, 2024
Les vers de terre jouent un rôle fondamental dans la formation des sols, influençant ainsi directement les enjeux climatiques et la santé des sols. Ils facilitent la pénétration de l'air et de l'eau dans le sol, ce qui est bénéfique pour la croissance des plantes et aide à prévenir les inondations en limitant le ruissellement. 'Sans sol fertile, notre sécurité alimentaire s'effondrerait', avertit l'agronome.
Malheureusement, la survie même des vers de terre est menacée. En particulier dans les zones agricoles où l'utilisation de la chimie a entraîné une réduction de leur population. L'impact de cette baisse se fait ressentir dans la viabilité à long terme de nos sols cultivables.
Une mesure législative pour évaluer l'impact des pesticides
Gatineau plaide pour l'inscription des vers de terre dans la législation, à l'image des mesures de protection en place pour les pollinisateurs. Il souligne le besoin d'une évaluation rigoureuse des effets des pesticides sur ces organismes, un point actuellement négligé dans la réglementation actuelle. 'Les agriculteurs sont dépourvus d'informations leur permettant de choisir des produits moins dommageables pour la santé des sols'.
Il met en exergue le cas d'un fongicide interdit en France en 2018, connu pour être fatal aux vers de terre depuis son autorisation en 2000.
'L'effondrement des populations de vers de terre a été favorisé par des produits chimiques sur lesquels les instances officielles comme l'Anses avaient pourtant émis des avertissements. Malgré cela, aucune action n'a été possible en raison de l'inexistence légale de ces animaux', déplore Gatineau.
Source image : https://pixabay.com/Les adhésions à la Ligue de protection des VERS DE TERRE sont ouvertes ➡️ https://t.co/WSWm3KSWRE pic.twitter.com/wbHAlX45Gn
— Christophe Gatineau (@gatineau_ch) April 21, 2024