C'est avec l'idée de réduire l'impact environnemental et les coûts énergétiques qu' Eva Wissenz, une entrepreneure originaire de Corse établie en Finlande, a mis au point un four qui utilise l'énergie thermique du soleil pour la cuisson alimentaire. Ce dispositif est développé par sa startup Lytefire. Il ne requiert pas d'électricité et est déjà utilisé avec succès en Afrique de l'Est.
Ressemblant à un grand panneau de miroirs courbes, le four capte la lumière solaire et la concentre sur un point focal qui génère une chaleur intense, assez pour cuire du pain ou torréfier des graines. L'ingéniosité du dispositif permet d'atteindre des températures avoisinant les 300 degrés et de produire jusqu'à une centaine de kilos de pain par jour.
"Notre concept repose sur un simple principe physique : la concentration des rayons solaires. L'énergie gratuite du soleil est convertie en chaleur sans que nous ayons besoin de combustible fossile ou d'électricité", explique Eva Wissenz, soulignant l'efficacité et la durabilité de la solution qu'elle propose.
Cette technologie apporte une réponse concrète aux défis environnementaux et économiques, en particulier dans les régions fortement ensoleillées où elle permet non seulement de cuisiner de manière écologique mais aussi de réduire la déforestation et la pollution liées à l'utilisation de combustibles traditionnels.
La production des fours solaires est localisée au Kenya, et la société propose des formations aux communautés locales pour les opérer. Ces ateliers visent à encourager la création de petites boulangeries solaires autonomes, générant ainsi des emplois locaux et favorisant une autonomie énergétique durable.
Ces équipements ont également trouvé leur place au sein des camps de réfugiés, où ils offrent une source de cuisson fiable et non polluante. Avec une durée de vie estimée entre 16 et 19 ans et une maintenance réduite, ils représentent un investissement durable pour les ONG et autres organismes humanitaires.
En Finlande, le succès de ces fours solaires a même conduit à leur adoption par des artisans locaux, dont un ancien directeur technique de la startup Arnaud Crétôt devenu boulanger en Normandie. Ce développement local montre l'adaptabilité de la technologie dans divers contextes, y compris en Europe.
L'entreprise, qui compte six employés permanents, opère depuis la Finlande, la Suisse et le Kenya et collabore avec le laboratoire "low tech" de Grenoble. Un four solaire coûte aux alentours de 9 000 euros, et la société a récemment levé deux millions d'euros lors d'un tour de financement en Finlande, reflétant la confiance des investisseurs dans le potentiel de cette innovation.
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