La récente déclaration gouvernementale permettant à Marseille, Strasbourg et Rouen de ne pas étendre les restrictions de circulation aux véhicules portant la vignette Crit’Air 3 a soulevé des inquiétudes parmi les défenseurs de l'environnement. Tony Renucci, à la tête de l’association Respire, a manifesté son mécontentement sur franceinfo, évoquant une « initiative malhonnête, fondée sur des considérations politiques ».
Le ministère de la Transition écologique a annoncé que les villes en question ne sont pas tenues d'appliquer l'interdiction prévue initialement dès janvier 2025 pour les véhicules diésel vieux de plus de 14 ans et essence de plus de 19 ans, en dépit des dispositions des Zones à faibles émissions (ZFE). Ces mesures avaient pour objectif de réduire la présence des automobiles les plus polluantes dans ces zones urbaines.
L'argument avancé pour cette exception est l'amélioration des niveaux de pollution, qui sont désormais inférieurs aux seuils légaux. Toutefois, Renucci rappelle que « même si la qualité de l'air s'est améliorée, elle demeure préoccupante et les niveaux actuels de pollution frôlent toujours les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé ». Il ajoute que la suspension de ces interdictions portera atteinte à la santé publique et aura des « conséquences à long terme ».
Manque de mesures de contrôle et d'encouragement à la transition écologique
Le dirigeant de Respire réitère l'importance pour le gouvernement de trouver des mécanismes pour faciliter l'accès à des véhicules moins polluants. Il critique également l'absence d'efforts consistants visant à accompagner les professionnels et les entreprises vers une transition rapide vers des véhicules propres. Selon lui, des mesures incitatives seraient nécessaires pour dynamiser le marché de l'occasion au bénéfice des particuliers.
En outre, un autre point de discorde soulevé par Respire concerne l'absence de système de vérification et de sanction efficaces. « Il n’existe ni contrôle, ni vidéo-verbalisation en place actuellement », déplore Renucci.
Les Zones à faibles émissions, nées de la loi d'orientation des mobilités de 2019, prévoyaient des restrictions pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans les zones où la qualité de l'air est médiocre. En vertu de cette décision exceptionnelle pour Marseille, Strasbourg et Rouen, seules Paris et Lyon maintiendront les interdictions sévères pour les véhicules classés Crit'Air 3 et plus, à partir de 2025.
Marseille, Strasbourg et Rouen autorisées à laisser les véhicules Crit'Air 3 circuler dans les ZFE : "Une décision malhonnête et politique", dénonce Respirehttps://t.co/pewM6DNZwr
— franceinfo (@franceinfo) March 20, 2024
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