Surfer sur le net est devenu un acte anodin pour beaucoup d’utilisateurs. Mais derrière chaque connexion, il existe des risques. Conserver son anonymat sur Internet est possible et voici quelques astuces pour y parvenir.
Pourquoi est-il important de conserver son anonymat sur le web ?
« Je n’ai rien à cacher », répondent certains lorsque l’on avance l’hypothèse que certaines données fuitent sur le net. L’idée n’est pas de paraître plus « propre » que son voisin, mais bel et bien de protéger son intimité et son identité numérique.
Il y a de nombreuses raisons à cela, comme l’usurpation d’identité, la prolifération de cookies, l’installation de logiciels malveillants à votre insu, la possibilité de prendre possession de votre ordinateur à distance pour voir et entendre tout ce qu’il se passe chez vous, le vol de vos informations bancaires et l’utilisation de votre carte bleue pour réaliser des achats, etc.
En ayant accès à vos recherches sur le net, certaines informations peuvent vous desservir sans même que vous vous en rendiez compte. Par exemple, en recherchant un restaurant sur votre mobile et en réservant une table, cela peut donner des indications sur le niveau de vie que vous menez. Si vous recherchez des informations sur une maladie en particulier, cela peut également laisser suspecter que vous en êtes atteint, si vous recherchez des informations sur les religions, vous pouvez donner des indications sur vos orientations religieuses ou politiques, etc.
D’autre part, de nombreux chefs d’entreprises utilisent désormais les réseaux sociaux pour vérifier ce que vous dites sur vos collègues et supérieurs. Certaines publications peuvent parfois conduire à des licenciements… Saviez-vous également que votre fournisseur d’accès à Internet était en mesure de bloquer l’accès à certains sites appartenant à la concurrence ? Il en va de même pour les annonceurs qui utilisent vos données de navigation par exemple, pour vous afficher des publicités en adéquation avec vos goûts et besoins ! D’où l’importance de conserver son anonymat sur la toile.
Des solutions existent pour conserver son anonymat sur Internet
Non, cocher l’option « navigation privée » sur son navigateur ne garantit pas l’anonymat sur le net… En effet, même en étant privée, elle n’est pas pour autant anonyme ! Cette option ne sert que si vous partagez votre ordinateur avec un autre utilisateur. Il ne peut donc pas avoir accès à vos recherches. Toutefois, de l’autre côté de l’écran, les sites visités ont, eux, accès à vos informations suivant la politique qu’ils adoptent. Il en va de même avec l’initiative « Do not track ».
Il existe quelques façons de protéger son identité et garantir un certain anonymat sur le web. En voici quelques-unes. Attention toutefois, chaque utilisateur est responsable des informations qu’il donne ou publie via Internet. Le comportement de l’internaute est le premier à être garant d’une meilleure sécurité. Conserver son anonymat sur la toile nécessite en premier lieu d’éviter d’y diffuser des choses compromettantes ou des données personnelles (carte bleue, mots de passe…)
1. Changer de moteur de recherche
Google est le moteur de recherche le plus utilisé au monde. Quoi qu’il en soit, il est également l’un des moins sécurisés, car vos données de recherches sont revendues à des annonceurs qui s’empressent d’afficher de jolies publicités de jeux vidéo, juste parce que vous venez d’en faire la recherche… De même, c’est Google qui détermine quel site a le droit de se retrouver en première page.
Utiliser DucDuckgo, un moteur de recherche très performant et gratuit, qui permet de conserver son anonymat sur le web. Il ne garde aucune recherche que vous ayez pu faire auparavant. Il ne comporte aucun tracker publicitaire et votre historique n’appartient qu’à vous.
Qwant est également un très bon moteur de recherche utilisé par l’administration française (entre autres). Il est plus respectueux et garantit votre confidentialité. Il en existe aussi bien d’autres garantissant également la protection de vos données.
2. Utiliser le bon navigateur
Pour éclaircir un point important : un moteur de recherche est différent d’un navigateur. En effet, le premier sert à faire une recherche sur le net. Quant au navigateur, il s’agit d’un logiciel permettant l’accès à Internet (Chrome, Explorer Firefox…).
Les navigateurs cités ci-dessus ont la fâcheuse tendance à transmettre certaines informations privées à des organismes tiers. Il en existe d’autres qui sont bien plus respectueux. Cela est le cas de TOR. Ce navigateur conserve votre anonymat au plus haut niveau. C’est-à-dire que votre navigation est quasiment intraçable. Côté ergonomie, étant donné que Firefox est un dérivé, il lui ressemble beaucoup.
Comment fonctionne TOR ? Pour imager la chose, à chaque recherche, les informations vont passer dans un « nœud », qui leur permettront de devenir très difficilement traçables. En refermant le navigateur, toutes les données de recherches et les cookies disparaissent en même temps, permettant ainsi de conserver son anonymat. Autre avantage : le logiciel bloque automatiquement tous les scripts d’autres pages qui s’ouvrent de façon intempestive et sans votre accord !
Si le vaillant TOR vous effraie, passez à la douceur d’Opera. Il fait partie des plus anciens navigateurs, bien qu’il soit toujours resté dans l’ombre des géants dans le domaine. Pourtant, Opera est extrêmement fiable et compétent. Il dispose entre autres d’un VPN (Virtual Private Network) gratuit et accessible, même si celui-ci est moins intéressant qu’un VPN payant. En effet, par ce biais, seule la navigation permet de garder l’anonymat et non le reste du système.
3. Conserver son anonymat passe aussi par son système d’exploitation
Vous êtes encore sous Windows ? Il ne s’agit pas du meilleur moyen pour garantir la sécurité de vos données. En effet, nombre de vos informations personnelles sont automatiquement envoyées à Microsoft. Rassurez-vous, il existe d’autres systèmes d’exploitation plus sains et respectueux.
Chez Linux, il existe trois distributions plutôt performantes et permettant de conserver son anonymat. C’est le cas de Tails, Whoix ou encore ZeusGuard. Bien sûr, cela demande d’abandonner tous vos acquis sur Windows et de partir dans l’aventure Linux… Mais le jeu en vaut la chandelle d’autant que des versions bootables sur clés USB sont possibles. Elles permettent par exemple de se réinitialiser à chaque démarrage.
4. Le VPN est aussi une valeur sûre
Le Virtual Private Netword transporte la connexion Internet dans un autre pays. Beaucoup d’internautes utilisent déjà cette option pour conserver leur anonymat sur le web. Le fonctionnement est très simple, il suffit d’opter pour un abonnement (les VPN gratuits sont peu performants) et de télécharger le logiciel pour les versions PC ou l’application dédiée pour les smartphones et tablettes. Puis, il faudra choisir le pays et le serveur sur lequel votre connexion sera redirigée. Ensuite, votre adresse IP deviendra celle de votre serveur et sera intraçable.
Autre avantage, cette option vous permet aussi d’accéder à des contenus non autorisés en France ! Par exemple, si vous êtes adeptes de séries et films, vous pourrez accéder à Tubi, l’alternative gratuite à Netflix ou même au catalogue US de Netflix ! Choisissez donc bien votre pays !
5. Attention aux partages de fichiers
Conserver son anonymat sur le net, c’est aussi faire attention aux logiciels de partage de fichiers que l’on utilise. Si l’on en croit les propos d’Edward Snowden, Dropbox est un véritable gruyère en matière de sécurité d’informations.
Il en existe une multitude d’autres, mais pour l’heure, OnionShare semble être l’un des meilleurs en termes de garantie d’anonymat. Il est gratuit et disponible sur Mac, Windows et Ubuntu.
6. Attention aux réseaux sociaux
Vous l’avez sûrement déjà compris, l’utilisation des réseaux sociaux va purement à l’encontre de l’anonymat (même en utilisant un pseudo et un faux compte) !
Pourtant, certains réseaux sociaux bien moins populaires que Facebook, Twitter, Instagram, etc., sont tout aussi performants et permettent de conserver l’anonymat. Diaspora, par exemple, bouscule les codes en décentralisant les sauvegardes de données. C’est vous qui décidez où vos informations sont enregistrées et surtout de quelle manière elles sont traitées !